L'Ancien Testament


      

        "Au commencement, Dieu créa le Ciel et la Terre". Le premier livre de la Bible, La Genèse, débute par cette phrase affirmant que Dieu est à l'origine de toute chose, et que rien ne peut exister sans lui. La Bible dit qu'il a créé le Monde en six jours, autant d'étapes cruciales dans le déroulement de la Création.

        Le premier jour, Dieu crée le ciel et la terre, puis sépare la lumière des ténèbres.
        Le firmament est créé le deuxième jour et séparé des eaux et des mers.
        La terre ferme apparaît au troisième jour, émergeant du milieu des mers, suivi des plantes qui recouvrent la terre.
        Le quatrième jour, les astres sont créés : soleil, lune, étoiles, appelés luminaires pour distinguer le jour de la nuit.
        Le monde animal apparaît durant le cinquième jour, avec la faune marine et les espèces volatiles comme les oiseaux.
       Le sixième jour, Dieu crée les animaux terrestres et modèle dans de l'argile le premier homme, à qui il insuffle la vie. Puis il tire de l'homme endormi un morceau de côte, qu'il façonne pour créer la première femme.
        Le septième jour, Dieu satisfait de son oeuvre décide de ne rien créer, établissant le jour béni de repos du Créateur
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"Et la lumière fut". Peinture contemporaine.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



        Dieu installe l'homme et la femme dans un jardin merveilleux appelé le jardin d'Eden. Il permet à L'homme Adam et à la femme Eve, de profiter du jardin dans sa totalité, à l'exception d'une seule chose : il est interdit de prendre des fruits d'un arbre appelé l'Arbre de la connaissance du bien et du mal, sous peine de mort.

        Les deux êtres humains évoluent quelques temps dans le jardin. Puis ils rencontrent le serpent, présenté comme l'animal le plus rusé. Le serpent se met à leur parler, déclarant que les fruits défendus de cet arbre permettent d'accéder à la Connaissance et de devenir eux-mêmes des dieux. S'ils mangent de ces fruits, ils ne mourront pas mais gagneront la force et la puissance. Eve est la première à tenter l'expérience. Elle consomme le fruit, et en donne à Adam qui en mange à son tour.






Adam et Eve tentés par le serpent.
Peinture contemporaine.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)





        A peine Eve puis Adam ont-ils avalé leur première bouchée, que leurs yeux s'ouvrent et que leur vision du monde change radicalement. Ils réalisent qu'ils sont dévêtus. Craignant alors de rencontrer Dieu à nouveau, ils se font des ceintures de feuilles et se cachent dans le jardin. Le serpent s'enfuit. Mais leur Créateur réapparaît, et c'est alors la déchéance. L'Eternel leur fait de vifs reproches, et leur expose les conséquences de leur désobéissance.

        Adam et Eve sont chassés du Jardin d'Eden. Désormais ils seront obligés de travailler dur pour se nourrir. Ils connaîtront la peine du travail de la terre. La femme enfantera dans la douleur. Une inimitié s'établira entre elle et le serpent. Leur descendants seront eux aussi victimes de la faute commise. Adam et Eve quittent le jardin d'Eden, vêtus de peaux de bêtes.


Caïn et Abel



        Dans leur nouvel environnement terrestre, Adam et Eve ont deux enfants qu'ils appellent Caïn et Abel. Le premier se fait cultivateur et le second devient berger. Mais il se produit un jour un incident grave. Caïn est jaloux de son frère Abel, car Dieu n'a considéré qu'Abel pour les offrandes qu'ils lui font. Caïn en colère se jette sur son frère et le tue.

        A la suite de ce meurtre, Dieu paraît bientôt devant Caïn, et lui demande des comptes quant à son crime. Caïn placé devant sa responsabilité est condamné à partir, à errer sur la terre sans pouvoir la cultiver et à ne connaître ni trêve ni repos.






Caïn et Abel. Peinture de Vergara, XIXe s., Espagne.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)




        Adam et Eve ont un troisième fils, qu'ils appellent Seth. Les fils de Caïn et de Seth se multiplient, et occupent des territoires s'étendant sur le Proche-Orient et la Mésopotamie. Le Livre de la Genèse donne une importante liste généalogique, en précisant que les hommes ont des durées de vie incroyablement longues, couvrant souvent plusieurs centaines d'années. Le record de longévité est remporté par Mathusalem, qui vit pendant neuf cent soixante-neuf ans.


Le Déluge


        L'Eternel constate que le comportement des hommes est de plus en plus mauvais. Pleins de cruauté, ils s'entre-déchirent contre sa volonté. Seul un homme du nom de Noé mène une vie droite et juste. Dieu lui apparaît et lui montre les grandes fautes des hommes, prédisant que l'humanité sera entièrement détruite à l'exception de Noé qui sera sauvé. Pour cela il doit construire un grand navire capable de supporter une terrible inondation. Il devra y embarquer toute sa famille, ainsi que des représentants de toutes les espèces animales pour qu'elles ne soient pas éradiquées.

        Sur les conseils de Yahvé, Noé se met à construire sa fameuse grande Arche. Lorsque l'oeuvre est terminée, il y fait embarquer ses proches, ainsi qu'un couple de chaque espèce animale. Lorsque l'équipage est au complet, Noé ferme la porte derrière lui.






L'entrée dans l'Arche de Noé.
Enluminure de Jacquemard de Hesdin, XVe s., France.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)




        Dès le moment où la porte de l’Arche est refermée, la prophétie s'accomplit. Des pluies torrentielles s'abattent sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits. Les eaux submergent tout, emportent tout, détruisent tout. Tandis que l'Arche de Noé flotte, habitations, plantations, bétail, populations, fleuves, collines, montagnes disparaissent sous les flots.       

        Lorsque la pluie cesse, le navire est totalement entouré d'eau. Aucune terre ferme n’est visible à l’horizon, ce qui suggère que l’intégralité des terres de la planète sont englouties. Puis le ciel se dégage, les nuages se dissipent et un magnifique arc-en-ciel apparaît. Dieu parle alors à Noé et désigne cette image de l'arc-en-ciel comme le symbole de l’alliance qu'il contracte avec les hommes, la terre étant désormais purifiée du mal et du péché. Dieu s’engage à ne plus détruire l’humanité.

        
        En attendant que le niveau baisse et que le sol réapparaisse, l'équipage patiente et guette le moindre signe d'assèchement. Pour tenter de savoir s’il existe une terre émergée, Noé libère trois fois de suite une colombe. La première fois elle revient vers l'Arche, la deuxième fois elle rapporte un rameau d'olivier et la troisième fois elle ne revient pas, signe qu'elle a trouvé un lieu où se poser.        

        Enfin vient le jour où la terre ferme réapparaît. L'embarcation échoue sur le mont Ararat et ses occupants sortent du navire. Tandis que les eaux retrouvent leur niveau initial, les survivants sortis de l'Arche salvatrice se réinstallent sur la terre ferme. Noé offre un sacrifice à Yahvé qui lui redonne les mêmes consignes qu’Adam et Ève : « Soyez féconds et multipliez-vous. »







Noé lâchant la colombe. Peinture indienne, XXe s., USA.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)


        Noé et sa femme ont trois fils appelés Sem, Cham et Japhet. D'après le texte, l'ensemble des peuples de la terre descend de ces trois fils. Chacun d’eux part vivre dans une région du Monde où il établit sa descendance. La Genèse donne des listes généalogiques de leur postérité. Certains de ces personnages donnent leur nom à des régions qui le garderont longtemps. C'est le cas de Canaan, de Sidon, d'Elam, d'Assur.



La tour de Babel


        Le repeuplement de la terre se fait avec la descendance de Noé. La population s’accroît et de nouveaux centres urbains apparaissent. La ville de Babel atteint une taille importante et ses habitants ont des projets architecturaux ambitieux. Ils construisent une tour gigantesque, dans l’intention inavouée est de montrer leur puissance et leur génie inventif. Mais peut-être ont-ils oublié de garder la modestie et la mesure de toute chose.

        C'est précisément ce que Dieu reproche aux descendants de Noé, qui ont peu à peu négligé de le vénérer. Mécontent des projets délirants des hommes, Dieu décide d'entraver leur réalisation. Dans la ville de Babel où l’on ne parle qu'une seule langue, il introduit l'usage de plusieurs langages. Les constructeurs ne parvenant plus à communiquer entre eux, cessent alors de bâtir leur ville et leur tour géante.




   

   Vestiges de la ziggurat d'Ur, prototype de celle de Babylone aujourd'hui détruite.
 Cette dernière a été identifiée
par les archéologues comme étant l'ancienne tour de Babel.
(source: Ancient near east images)



Abraham le patriarche



        Abraham est le fils d'un homme nommé Tharé, originaire de la ville de Ur en Mésopotamie. Tharé quitte cette région et s'installe à Haran, une ville située plus au Nord-Ouest sur la route de Canaan. Après la mort de son père, Abraham reçoit un message de Dieu qui lui demande de quitter Haran pour s’établir en Canaan, c'est-à-dire en Palestine. Cette terre prospère lui est offerte par Dieu pour y habiter. Abraham emmène donc sa famille et s'établit en Canaan. De plus, l’Eternel lui promet une nombreuse descendance, alors qu’il est âgé, sans enfants et que sa femme Sara ne peut plus procréer. Mais Dieu lui assure que ses descendants seront plus nombreux que les étoiles du ciel et que les grains de sable d'une plage.

       Arrivés en Canaan, le patriarche et sa famille vivent comme de simples bergers nomades. Mais le groupe rencontre des difficultés avec les peuples autochtones qu’il est obligé de combattre. Lors d'une échauffourée, le neveu d’Abraham appelé Loth est capturé et emmené dans une ville appelée Sodome, proche de la mer Morte.






Image de la vie de nomade en Palestine.
(source: biblepicturegallery)




        Peu de temps après, Abraham a un premier enfant nommé Ismaël, né de sa servante Agar. Dieu demande à Abraham d'instaurer la pratique de la circoncision, qui est établie dans toute sa famille en signe de fidélité au Créateur.

        Abraham prouve son sens de l'hospitalité en recevant trois inconnus se présentant devant sa tente. Il leur sert un repas, en devinant que ses hôtes sont des anges envoyés par Dieu. En même temps Dieu parle au patriarche. Il lui assure qu'il aura bien un fils de sa femme Sara, et le confirme dans son destin de père d'une future nation bénie entre toutes. Les trois mystérieux visiteurs prennent ensuite congé pour se rendre à Sodome.







Abraham et les trois anges.
Peinture de Marc Chagall, XXe s., France.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)


Sodome  et Gomorrhe


         Les cités de Sodome et de Gomorrhe ont mauvaise réputation. Ce sont des villes perverties, aux moeurs très relâchées, y compris entre les personnes de même sexe. Loth dispose d'une maison dans la ville de Sodome. En voyant arriver les trois hommes de Dieu, il les accueille chez lui, mais cette visite ne passe pas inaperçue : la demeure de Loth est rapidement encerclée par une foule d'individus manifestement sans morale. Loth ouvre sa porte pour tenter de disperser la foule, mais il est pris à parti. Une bousculade a lieu, et finalement les invités tirent Loth à l'intérieur puis referment la porte.

         Entretemps, Dieu révèle à Abraham son intention de détruire Sodome et Gomorrhe à cause des graves fautes qui y sont commises. Abraham effrayé plaide pour la clémence, et demande à Dieu d'épargner ces villes s'il s'y trouve des habitants innocents. Abraham négocie le nombre minimum de ces justes pour que la ville soit sauvée, et descend jusqu’à dix. Mais ce nombre ne sera pas atteint et la ville n‘échappera pas à la justice divine.

       A l'intérieur de Sodome, les étrangers entrés chez Loth le pressent de quitter la ville de toute urgence, car celle-ci va être détruite par la foudre. Au matin, Loth et ses compagnons ainsi que leurs femmes quittent donc la cité en hâte. Tout en s'éloignant, ils entendent derrière eux les grands fracas de la terre qui tremble et des flammes qui illuminent les airs. Cédant à la curiosité, malgré l'interdiction divine de se retourner, la femme de Loth regarde en arrière et se transforme aussitôt en statue de sel.

        Les fugitifs se réfugient dans la ville voisine de Ségor. Le lendemain, le patriarche Abraham resté éloigné contemple le désastre : il n’aperçoit plus que des cendres fumantes à la place des deux cités, qui sont rayées de la carte pour avoir gravement péché contre Dieu.






La mer Morte vue du sud, région où étaient bâties les cités
 de Sodome et de Gomorrhe. Les vestiges de ces villes ont été retrouvés.

(source: ebibleteacher.com)


Isaac, Esaü et Jacob


        La prophétie concernant la paternité d’Abraham se réalise : Sara devient enceinte et met au monde un fils, Isaac. Celui-ci ayant grandi, Dieu demande à Abraham de lui offrir son fils en sacrifice. N'osant pas désobéir, Abraham emmène donc son unique enfant sur une montagne, l'attache et lève son couteau pour frapper. Mais son bras est arrêté par un ange, signifiant ainsi que Dieu n'accepte pas les sacrifices humains. Dieu remercie toutefois Abraham de ne lui avoir pas refusé son fils. Le sacrifice se fera néanmoins avec une victime animale, un bélier qui s'est pris les cornes dans un arbuste.







Le sacrifice d'Isaac.
Peinture de Marc Chagall, XXe s., France.

(source: maurice.lamouroux.com)


        Avoir une descendance, c’est aussi permettre à son fils de se marier. Lorsque Isaac a atteint l'âge adulte, Abraham envoie l'un de ses serviteurs rechercher une femme pour Isaac. Le serviteur part en direction de l'Est, le pays d'origine d'Abraham. Pour être sûr de faire le bon choix, il fait une prière en demandant un signe permettant de reconnaître la promise. Si une femme lui donne à boire ainsi qu'à ses chameaux, elle sera la choisie.

        Le serviteur arrive près d'un puits et trouve une jeune fille occupée à y puiser. Celle-ci lui offre spontanément de l'eau ainsi qu’à ses montures. Alors le serviteur lui révèle le but de sa mission. La jeune fille accepte de rejoindre la famille d’Abraham, et quelques jours plus tard Isaac épouse Rebecca.





 

Femmes porteuses d'eau en Samarie.
(source: biblepicturegallery)





        Le couple aura deux fils, Esaü et Jacob. Lorsque ces fils auront grandi, un désaccord s'établira entre eux. Esaü bénéficie du droit d'aînesse sur l'héritage de son père qui doit lui revenir en totalité. Mais son frère cadet ne l'entend pas ainsi, et tente de s'approprier ce droit d'aînesse par la ruse. Jacob prépare un très apétissant plat de lentilles. Lorsque son frère revient affamé des travaux des champs, Jacob marchande : le plat de lentilles contre son droit d'aînesse. Esaü accepte le marché, et renonce au droit d'aînesse pour dévorer le plat de lentilles.

        Une deuxième dépossession de droit se produit alors que leur père Isaac, âgé et malade, est devenu aveugle. Isaac souhaite donner la bénédiction à son fils aîné avant de mourir. Mais à l’instigation de sa mère, Jacob se fait passer pour Esaü en se recouvrant d'une peau de mouton, son frère étant très velu ... Isaac touchant la peau de mouton le prend pour son aîné, et donne à Jacob la bénédiction prévue pour Esaü !








La bénédiction de Jacob. Peinture contemporaine.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)

   


        Ayant arraché à son frère le droit d'aînesse et la bénédiction paternelle, Jacob craint la vengeance d’Esaü et s’enfuit. Il fait un long séjour en Mésopotamie où il fonde une famille comptant douze fils. Impénitent, il y poursuit ses malversations y compris avec son beau-père. Une nuit, il voit dans un rêve une échelle qui relie la terre au ciel, et sur laquelle des anges montent et descendent. Il en conclut que cet endroit est un lieu saint. Puis il se bat contre un personnage énigmatique et sort boiteux de ce combat. Dieu donne alors à Jacob un nouveau nom, Israël, qui signifie « fort contre Dieu ». Jacob rentre finalement en Canaan, où il se réconcilie avec son frère après lui avoir fait parvenir de nombreux présents.

        Esaü et Jacob continuent à mener leur vie de bergers, se déplaçant sur les mêmes territoires. Ils ont chacun une famille, celle de Jacob ayant hérité par droit d'aînesse du titre de peuple de Dieu. Jacob qui s'appelle aussi Israël, transmettra ce nom à sa descendance. Ses douze fils connaissent la tradition du respect pour le dieu d'Abraham.







La lutte de Jacob avec l'ange.
Gravure peinte de Gustave Doré, XIXe s., France.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



Joseph en Egypte


        Joseph est l'un des douze fils de Jacob. Lui et ses frères mènent avec leur père la vie de bédouins en Canaan. L’enfant est méprisé et maltraité par ses frères, malgré la bienveillance de son père qui s’oppose à toute injustice.

        Les onze frères de Joseph lui jouent un bien mauvais tour. Un jour, ils le saisissent et le jettent dans un puits, d’où ils ne le tirent ensuite que pour le vendre comme esclave à une caravane de marchands. Ils donnent à son père la fausse nouvelle de sa mort, à laquelle Jacob réagit en pleurant amèrement.







Joseph emmené en esclavage.
Peinture contemporaine d'Aurore, France.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)




       Les commerçants qui ont acheté Joseph se rendent en Égypte, où un dignitaire du nom de Potiphar fait l'acquisition du jeune esclave. Affecté à des tâches domestiques, il est bientôt victime d’une nouvelle injustice dans la demeure de Potiphar. En l'absence du maître, l’épouse de Potiphar tente de séduire Joseph. Celui-ci repousse ses avances, ce qui fait naître un ressentiment chez l’épouse. Par suite, celle-ci accuse faussement Joseph d'avoir tenté de la séduire. Croyant les affirmations de son épouse, Potiphar fait arrêter Joseph et le fait mettre en prison.

       Le malheureux Joseph passe quelques temps sous les verrous. Heureusement pour lui, ses gardiens lui confient des tâches de confiance, car malgré sa condition de prisonnier il fait toujours preuve de bonne conduite. Mais bientôt le destin va changer radicalement. On apprend que le roi d'Egypte, le puissant pharaon, est troublé car il a fait un rêve qu'il considère comme porteur d'un message prophétique à déchiffrer. Le pharaon ne trouve cependant personne capable d'interpréter son rêve. C'est alors que les geôliers de Joseph lui proposent son concours. En effet, ils se sont aperçus que leur prisonnier hébreu avait le don d'interpréter les rêves. On sort donc Joseph de son cachot et on le présente au puissant monarque.

        Heureux d'avoir trouvé un candidat, Pharaon décrit son rêve à Joseph. Le songe contient les images de sept vaches bien nourries, qui côtoient sept autres vaches désespérément maigres ; puis les vaches maigres se jettent sur les vaches grasses pour les dévorer. Une seconde image montre sept épis de blé desséchés qui avalent sept autres épis de blé bien charnus.






Le rêve du pharaon. Peinture contemporaine
d'Aurore, France.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)


Joseph interprète le rêve de pharaon.
Peinture contemporaine d'Anne de Vries, Pays-Bas.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



       Joseph fournit au roi une interprétation. Il confirme que ce rêve est effectivement d'inspiration divine, et explique qu'il vient de son dieu à lui. Les vaches grasses et les épis charnus représentent sept années de prospérité économique à venir. Elles seront suivies par sept années de sécheresse - les vaches maigres et les épis décharnés - tellement désastreuses qu’une grande famine détruira le bénéfice de la prospérité antérieure.
        
        Ayant entendu ces paroles, le pharaon se montre très satisfait et remercie Joseph pour son éclairement. Il décide même d'élever Joseph aux plus grands honneurs, en le désignant comme premier administrateur du pays en charge de gérer la crise annoncée.
       
        La prophétie ne tarde pas à se réaliser. Des années exceptionnellement bonnes permettent au pharaon et à Joseph d’accumuler des réserves de nourriture. Une partie des récoltes du pays sont emmagasinées sous contrôle royal. Puis, au bout de sept ans, la prospérité économique fait place à une terrible sécheresse. Cette crise serait une catastrophe s’il n’y avait pas les réserves accumulées. Pendant sept ans, l'Egypte vit sur les provisions qu'elle a ainsi constituées. Bien plus, les habitants des pays voisins également frappés par la famine viennent se ravitailler auprès de Joseph et du pharaon.




 

Récolte du blé en Egypte.
Peinture murale de la tombe de Senedjem.

(source:
www.carey.ac.nz)




        Parmi les acheteurs potentiels des produits égyptiens, il y a la famille d'origine de Joseph restée en Canaan. Son vieux père Jacob charge ses onze frères d'aller se procurer du blé en Egypte. Au terme de leur voyage, ils présentent leur demande à l'administrateur des réserves qui n’est autre que leur frère.

        Joseph reconnaît sa famille. Sans révéler son identité, il se remémore l’injustice subie et décide de mettre ses frères à l'épreuve. Il fait accuser de vol le plus jeune d'entre eux, Benjamin, qui se trouve devant les preuves apparentes de sa culpabilité. Puis il les convoque tous à un banquet, au cours duquel il leur révèle sa véritable identité. A leur grande surprise, il relate devant eux son aventure incroyable et leur pardonne. Avec l’autorisation du pharaon, il invite sa famille à s'établir en Égypte. Leur vieux Jacob vient les rejoindre et s'installe lui aussi sur les rives du Nil.







Joseph accueille Jacob en Egypte.
Peinture contemporaine d'Anne de Vries, Pays-Bas.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



        La famille de Jacob s'établit durablement en Egypte. Elle y demeure pendant plusieurs générations, augmentant en nombre et formant une communauté de plus en plus importante. Après quatre cents ans, les descendants de Jacob devenus le peuple hébreu, se trouvent bientôt dans une situation d'immigrés en surnombre.






Peinture murale égyptienne figurant des Sémites, désignés sous
l'appellation de "Habiru" (Hébreux?). Tombe de Khnoumhotep II, Beni Hasan.

(source: www.Jesuswalk.com)



La jeunesse de Moïse


        Le livre de l'Exode relate la fin du séjour en Egypte de la descendance de Jacob. L'Egypte devient hostile aux enfants d'Israël dont le nombre est constamment croissant. Le pharaon de l'époque prend une décision radicale : il ordonne que tous les nouveaux-nés hébreux soient mis à mort. Un génocide des enfants hébreux est perpétré sur tout le territoire égyptien.

        Une mère israélite réussit à sauver son nourrisson en l'installant dans un panier flottant qu’elle abandonne sur le Nil. Le panier part à la dérive, suivi à distance par la soeur du nouveau-né.

        L'enfant a beaucoup de chance. En aval du fleuve se trouve la famille royale d'Egypte. La fille du pharaon aperçoit le panier qui flotte et qui émet des piaillements d'enfant. La fille du roi recueille le nourrisson et décide de l'adopter. Le nom qu’elle lui donne, Moïse, signifie qu’il a été sauvé des eaux. Le jeune Moïse grandit à la cour royale.






Moïse sauvé des eaux.
Peinture de He Qi, XXe s., Chine.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



        Entretemps, le peuple d’Israël a été réduit en esclavage. Partout en Egypte, les Hébreux effectuent des travaux pénibles pour le compte du puissant roi. Ils confectionnent des briques pour les monuments prestigieux de leurs maîtres, dans des conditions qui sont celles des travaux forcés. Un jour, Moïse assiste à une scène de châtiment dans laquelle un ouvrier hébreu est battu par un contremaître égyptien. Révolté, Moïse se jette sur l'Egyptien et le tue. Réalisant alors la gravité de son acte, il part aussitôt se cacher dans le désert.




 

Travaux en Egypte. Fabrication de briques.
Peinture murale de la tombe de Nakht.



       Moïse se réfugie dans le désert du Sinaï et y rencontre un groupe de bédouins du désert, les Madianites, dont il partage la vie. Il s’emploie à garder leurs troupeaux sur ces terres désolées.

        Mais Dieu se manifeste à lui à travers un phénomène extraordinaire. Pendant qu'il veille sur ses bêtes, Moïse aperçoit un buisson en feu qui ne se consume pas. Une voix venant de l'arbuste se fait entendre, celle du dieu des Hébreux. La voix évoque la détresse des descendants d'Israël, et confie à Moïse une mission : retourner en Egypte et obtenir du pharaon la libération du peuple opprimé. Les Hébreux devront ensuite quitter le pays et retourner sur la terre de leurs ancêtres. Dieu promet à Moïse de réaliser des prodiges spectaculaires pour convaincre le roi. Comme Moïse lui demande son nom, Dieu se présente comme "Celui qui est", Yahvé.






Moïse et le buisson ardent.
Peinture d'Aurore, XXe s., France.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
        A la suite de cette vision, Moïse retourne donc en Egypte et se présente à la cour royale. Il exprime sa requête devant le monarque, demande qui est évidemment rejetée avec dédain. Moïse insiste et accomplit les prodiges annoncés. Son bâton se transforme en serpent et sa main se couvre de pustules. Le pharaon refuse toujours d'accorder la liberté au peuple hébreu.







Les dix plaies d'Egypte

        Les visites de Moïse auprès du pharaon se multiplient. Il fait chaque fois la même demande, que le roi rejette chaque fois obstinément. Alors, une nouvelle calamité tombe chaque fois sur l'Egypte. Le pays est tour à tour envahi par les grenouilles, les mouches, les moustiques, les sauterelles, la grêle et l'obscurité. L'eau se transforme en sang et le bétail est décimé. Finalement, la dernière plaie est la mort de tous les fils aînés égyptiens. Même le fils du pharaon y succombe. Seuls les Hébreux sont épargnés. A ce moment-là seulement, le roi autorise Moïse et son peuple à quitter l'Egypte.

        La dernière plaie, la mort des premiers-nés, marque le moment où les Hébreux fêtent la première Pâque de l'Histoire. A la demande du dieu Yahvé, ils font ce soir-là un repas constitué d'un agneau rôti. Ils doivent en outre marquer les montants de leurs portes avec du sang de l'animal immolé, afin qu’au vu de ce signe l'ange exterminateur épargne leurs familles. Cette nuit-là, les Egyptiens perdent un grand nombre des leurs. Excédés, ils somment alors les Hébreux de partir loin de leur pays.


La sortie d'Egypte

        Ayant enfin obtenu l'ordre de libération, Moïse rassemble le peuple d'Israël pour le grand départ. Les Hébreux entament alors un long périple qui les conduira en Canaan. La longue colonne part en direction de la frontière orientale du pays.

         Mais entretemps, le pharaon se ravise et refuse à nouveau l'autorisation de départ. Les Hébreux sont à ce moment sur le point de sortir du territoire égyptien, près d'un bras de la "mer des Roseaux" qui se trouve sur la frontière. Le roi déterminé à employer la force arme sa cavalerie et part à la poursuite des fuyards. Les Hébreux sont à ce moment face à la mer qui leur fait obstacle.



 


Ramsès II sur son char de guerre. Ce serait lui qui aurait été confronté à Moïse.
Peinture murale d'une tombe égyptienne.

(source: z.radovan)



        Lorsque l‘armée égyptienne apparaît derrière eux à l'horizon, les Israélites sont pris de panique. Dieu conseille alors à Moïse de prendre son bâton et de le tendre vers la mer. A cet instant, les eaux se fendent miraculeusement en deux pour laisser un passage à sec au milieu de la mer.

       Les Hébreux conduits par Moïse s'engagent dans le lit asséché de la mer. Ils ont juste le temps de le franchir et d'atteindre l'autre rive, que déjà les chars égyptiens s'engagent à leur tour dans la mer asséchée. Moïse étend son bâton une nouvelle fois, et la mer se referme brutalement sur les soldats égyptiens. Submergés par les flots, des centaines de soldats sont noyés et la cavalerie du pharaon est détruite. Le peuple hébreu est alors libéré de l’Egypte.





   

La traversée de la mer par les Hébreux.
Peinture d'Aurore, XXe s., France.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)




Quarante ans dans le désert : de l'Egypte au Sinaï


        Les Israélites ayant traversé la mer et échappé à la menace égyptienne ont pour destination la terre de leurs ancêtres, la "Terre promise" appelée Canaan. Ce jour-là, le grand miracle divin accompli pour délivrer Israël est chanté par un cantique de Miriam, la sœur de Moïse, et par le peuple libéré.

        Le voyage vers la Terre promise suit un itinéraire qui fait un long détour à travers le massif du Sinaï. Les régions traversées étant désertiques, la difficulté majeure est le ravitaillement, en eau et en nourriture. Très vite, les Hébreux s'impatientent et apostrophent Moïse, déclarant qu'ils préfèrent retourner en Egypte plutôt que mourir de faim et de soif.

        Pressé par le peuple impatient, Moïse s'en réfère à l'Eternel. La réponse de Dieu est une promesse de faire tomber sur le campement une forme de pain miraculeux. Et le matin suivant, les Hébreux trouvent le sol recouvert d’une substance ayant l'aspect de la mie de pain. Ils s'en nourrissent, et dès lors la « manne » céleste nourrit les Israélites au quotidien. Le seul matin où la manne ne tombe pas est celui du sabbat, jour de repos du Créateur. Les bénéficiaires sont donc invités à faire des provisions supplémentaires la veille du sabbat.

        Le problème de l'eau potable ne tarde pas à se poser également. Conscient de ce besoin vital, Moïse se tourne vers Dieu une nouvelle fois. Celui-ci lui répond qu'il trouvera de l'eau en frappant un rocher à l'aide de son bâton. Moïse s’exécute et frappe le pied d'une colline, de laquelle de l'eau se met à couler comme une source jaillissante. Le peuple peut désormais se désaltérer autant que nécessaire.






    Une vue du massif du Sinaï.
(source: ebibleteacher.com)



       Poursuivant leur longue marche, les Hébreux se remettent en route et progressent jour après jour dans le désert. Une colonne de fumée précède la caravane et indique le chemin à suivre. Dieu apparaît régulièrement à Moïse durant le voyage.

        Le voyage à travers le Sinaï n’est pas de tout repos. Une tribu hostile, les Amalécites, provoque les Israélites lors d'un violent affrontement. Moïse lève les bras au Ciel pour implorer le secours divin, et constate que les Hébreux prennent l’avantage dès cet instant. En maintenant ses bras levés durant la suite du combat, Moïse assure la victoire des Israélites.







La manne céleste. Enluminure extraite du
"Speculum humanae salvationis", XVe s., France.
(source: bibliothèque municipale de Lyon)




Les dix Commandements




Moïse recevant les tables de la Loi. Icône russe.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
        Lorsque le peuple parvient au pied du mont Sinaï, Moïse monte sur le sommet à la demande divine, et y dresse une tente qui devient un lieu saint. Dieu s’entretient avec Moïse, lui expliquant que ce peuple a été choisi pour être son peuple et qu'il aura une place particulière parmi les nations. Une alliance est contractée entre Dieu et Israël, engageant la protection divine contre l'obéissance du peuple. Israël porte en lui la révélation et le principe du dieu unique.

        Dans son dialogue avec Yahvé, Moïse reçoit de l'Eternel un code de lois à respecter par tous les fils d'Israël. Ce sont les Dix Commandements, dont le texte est gravé par l'Eternel sur deux tables de pierre. En ayant pris possession, Moïse redescend dans la vallée pour les transmettre au peuple.



      
        Au pied de la montagne, une amère déception l'attend : pendant qu'il dialoguait avec l’Eternel, les Israélites ont fabriqué un faux dieu sous la forme d’une statue d’or représentant un veau. Le nouveau dieu qu'ils vénèrent est incompatible avec le culte du dieu unique. Moïse se met alors en colère, détruit la statue et adresse de vifs reproches au peuple idolâtre. Dans un geste d'humeur, il jette au sol les tables de la Loi qui se brisent net. Afin de les remplacer, il remonte donc sur le Sinaï et reçoit de nouvelles tables.







Le veau d'or. Peinture de Nicolas Poussin, XVIIe s., France.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



Moïse brisant les tables de la loi.
 Peinture anonyme
contemporaine.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



        A son retour, le peuple d'Israël prend connaissance du contenu des tables de la Loi. Les Dix Commandements sont un code de pratique religieuse envers le dieu unique, Yahvé, et de principes moraux à respecter. Le texte est ainsi conçu :







Texte des Dix Commandements,
écrit en langue hébraïque d'origine.

(source: ebibleteacher.com)
"Je suis Yahvé, ton Dieu qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude.
Tu n'auras pas d'autres dieux que moi.
Tu ne feras pas d'image taillée, ni aucune figure ; tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne leur rendras pas de culte.
Tu ne prendras pas en vain le nom de Yahvé.
Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.
Honore ton père et ta mère.
Tu ne tueras pas.
Tu ne commettras pas d'adultère.
Tu ne voleras pas.
Tu ne déposeras pas comme témoin mensonger contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, ni sa femme, ni rien de ce qui lui appartient."



         Les tables de la Loi font désormais partie des objets sacrés qui accompagnent les Israélites dans leur périple. Dieu leur demande aussi de construire un ensemble de pièces qui constitueront le mobilier liturgique. Les meilleurs artisans israélites sont employés pour fabriquer ces objets de culte, qui comprennent : un coffre en acacia plaqué or, appelé l'Arche de l'Alliance et destiné à contenir les tables de la Loi ; une table des offrandes, dite des pains de proposition, également en bois d'acacia ; un chandelier à sept branches en or massif ; un autel des parfums et un autel des sacrifices ; des vêtements somptueux pour les prêtres ; une tente appelée Tente de la Réunion ou Tabernacle, qui sera le lieu saint et qui contiendra tout le mobilier.

        La fin du livre de l'Exode complète les paroles dites par Yahvé à Moïse dans le désert, en définissant le rôle particulier des fils d'Aaron qui descendent de Lévi, l'un des frères de Joseph le patriarche : ils seront les prêtres de Yahvé.

 





Le Tabernacle ou Tente de la Réunion.
Maquette
réduite réalisée par Andrew Gillesae.
(source: biblepicturegallery)




Le chandelier en or à sept branches. Reconstitution.
(source: freestockphotos.com)



        Le livre appelé Le Lévitique contient un certain nombre de préceptes donnés par Dieu à son peuple. Ce livre définit le rôle des prêtres, les Lévites (ou descendants de Lévi) chargés du culte, détermine le rituel des sacrifices, donne quelques mesures d'hygiène et différencie ce qui est pur et impur.



La suite du périple : du Sinaï à la Mer Morte


        Quelques semaines plus tard, les Israélites quittent le mont Sinaï et progressent peu à peu vers la « Terre promise » en traversant la péninsule du Sinaï. Leur itinéraire franchit des régions toujours aussi désertiques. L'objectif final, le pays de Canaan, est en contraste une riche contrée occupée par diverses populations déjà établies. Mais la présence de ces peuples bien armés les fait hésiter à avancer. Déçu par ce manque de confiance, Dieu maintient alors les Israélites dans le désert pendant quatre décennies, avant de les autoriser à pénétrer en Terre promise.

        Le livre appelé les Nombres rend d'abord compte d'un recensement des Enfants d'Israël, effectué durant l'Exode sur demande divine. Il comptabilise les membres des douze tribus d'Israël, c'est-à-dire des descendants des douze fils de Jacob. Tribu par tribu, le dénombrement donne au total le chiffre considérable de plus de six-cent mille hommes valides.

        Ce livre relate également plusieurs épisodes de la progression des Hébreux entre le Sinaï et la Terre promise. Les quarante ans étant écoulés, les Israélites repartent vers le Nord et passent sur la rive est de la mer Morte. Cependant les habitants de ces territoires ne sont pas disposés à les laisser passer. Le roi d'Edom leur ayant refusé l'autorisation de traverser son royaume, ils le contournent. Mais le roi du territoire suivant, celui des Amorrhéens, se montre franchement hostile et lève une armée contre Israël. Un affrontement sanglant a lieu, qui se termine par la victoire des Hébreux ; ceux-ci prennent alors possession du pays des Amorrhéens.






Le territoire d'Edom à l'est de la mer Morte, contourné par les Hébreux durant l'Exode.
(source: bibleplaces.com)




        Le livre appelé Deutéronome, ou livre de la Loi, reprend lui aussi quelques faits narratifs de l'Exode. Mais c'est surtout un recueil des préceptes moraux que Dieu donne à Moïse dans le désert. Le peuple est exhorté à la fidélité et à l'obéissance à son dieu. Il y est aussi question de droit et d'éthique, puisqu'on y préconise la bienveillance envers les personnes vulnérables et un comportement strict en matière de moeurs.






Carte du trajet suivi par les Hébreux
durant l'Exode (tracé rouge).

(source: ebibleteacher.com)




Chameaux dans le désert.
(source: freestockphotos.com)





        La dernière partie du Deutéronome relate le moment où la mission de Moïse touche à sa fin. Yahvé demande à son serviteur de monter au sommet du mont Nebo, qui domine la mer Morte et qui offre une large vue sur Canaan. Moïse apprend qu'il n'entrera pas en Terre promise, mais que les Hébreux y seront conduits par son successeur en la personne de Josué. Moïse peut néanmoins contempler depuis le mont Nebo le pays vaste et prospère qui va être donné par Dieu à son peuple.





                                                               
La plaine de Capharnaüm en Palestine, au bord du lac 
de Tibériade.
Une image du pays promis par Dieu au peuple hébreu.
(source: ebibleteacher.com).



        Moïse décède au sommet de la montagne, après que Josué a reçu la mission de conduire le peuple de Dieu. Il est enterré dans la vallée de Moab. Les Israélites lui rendent un vibrant hommage et observent un deuil de trente jours.





 

Les espions de Moïse ramenant du raisin. Enluminure
extraite du "Specu
lum humanae salvationis", XVe s., France.
(source: bibliothèque municipale de Lyon)




L'entrée en Terre promise



         Dans le Livre de Josué, le successeur de Moïse prend le commandement du peuple avec la mission de conquérir la Palestine et d'y installer le peuple d'Israël. A l'époque de leur arrivée, cette région est encore aux mains des Cananéens, mais Josué a été désigné pour s'emparer du pays par les armes. Le premier objectif est la ville de Jéricho, implantée au Nord-Ouest de la mer Morte.

        Lorsque les habitants de Jéricho apprennent l'approche des Hébreux, ils prennent peur et s'enferment dans leurs murs. Deux éclaireurs israélites réussissent à pénétrer dans la ville avec la complicité d'une habitante nommée Rahab, prostituée de son état. Contre la promesse d’être épargnée, elle les aide à en ressortir en descendant le long du rempart. Les espions obtiennent ainsi quelques informations sur la situation intérieure de la cité.





Vue de la partie nord de la Mer Morte et de l'embouchure du Jourdain.
(source: bibleplaces.com)  



La prise de Jéricho

        Jéricho tombe aux mains des Hébreux à la suite d’une opération spectaculaire qui est restée fameuse. A la demande de Yahvé, le peuple fait solennellement le tour de la ville, en transportant l'Arche d'Alliance et en invoquant son dieu.  Le mouvement est renouvelé sept fois de suite, puis les Hébreux sonnent de la trompette et émettent un grand cri. A ce moment précis les murailles de Jéricho s'effondrent, et en quelques instants les défenses de la ville ne sont plus que ruines.

         Les Israélites pénètrent alors dans la cité et se rendent maître des lieux. Les citadins sont passés au fil de l'épée et la ville est incendiée. Dieu insiste pour que les habitants ne soient pas épargnés. Les raisons qu'il donne à cela sont d’une part les graves fautes morales commises par les habitants, et d’autre part la nécessité d'éviter l'influence des cultes païens sur le peuple d'Israël.






Vestige d'une vieille tour de Jéricho.
Jéricho est l'une des plus anciennes villes du monde.
(source: bibleplaces.com)


Vestige d'un mur effondré de Jéricho,
datant sans doute des temps bibliques.
(source: ebibleteacher.com)



La conquête de Canaan

        Le reste du pays de Canaan sera conquis étape par étape sous la conduite de Josué. Le successeur de Moïse s’avère être un brillant chef de guerre qui soumettra la majeure partie du territoire en quelques années.

        La deuxième ville prise par les Israélites est Aï. La cité est conquise par la ruse, grâce à une diversion. Ses défenseurs sont attirés vers l’extérieur tandis que la ville est incendiée. Les Hébreux embusqués se jettent alors sur leurs ennemis ainsi exposés et les battent.

        A la suite de ce brillant fait d'armes, les autres villes cananéennes réagissent en formant deux coalitions, celle du Sud et celle du Nord. C'est lors de cette conquête guerrière que se situe un épisode surnaturel qui est resté fameux. Lors de la bataille de Gabaon livrée contre les coalisés du Sud, Dieu intervient en arrêtant la course du soleil, pour laisser aux Hébreux le temps de terminer leur victoire. Les rois vaincus s'enfuient et se cachent dans une caverne, mais sont finalement retrouvés et exécutés. De la même manière, la coalition du Nord est défaite lors d'une attaque-surprise à Mérom, près de Sidon.

        Après chaque succès militaire, Josué s'empare des possessions territoriales des peuples vaincus. A mesure que les terres cananéennes sont conquises, les Hébreux s'y établissent. Ils ne se mélangent pas avec ceux qu'ils remplacent, de peur d'être corrompus et détournés du culte monothéiste. Les territoires conquis sont partagés et confiés chacun à une tribu israélite.

Au moment de l’arrivée des Israélites, le pays de Canaan est également la proie des Philistins, un autre peuple envahisseur venu par la Méditerranée et qui ravage cruellement le pays. Les Hébreux commandés par Josué et ses successeurs se heurteront aux Philistins et ne pourront s’implanter qu’au prix de violents combats.

        Lorsque la vie de Josué s'achève, la conquête est loin d'être terminée car de nombreuses terres restent à prendre. Avant de mourir, Josué demande aux Israélites de maintenir leur fidélité au dieu unique, condition impérative pour la survie de son peuple.


Le temps des Juges


        Le Livre des Juges relate la période qui suit la mort de Josué. Malgré les promesses faites, les années s'écoulant, les nouvelles générations d'Israélites ne respectent pas le culte de Yahvé, et se tournent vers des divinités locales telles que Baal et Astarté. Alors Dieu en retour suscite à Israël des ennemis puissants pour l'éprouver. Ce livre relate une succession de succès et de revers militaires, selon la fidélité ou l'infidélité du peuple à Yahvé. Le salut revient chaque fois grâce à l'intervention de personnages providentiels appelés les juges, choisis par Dieu, sortes de chefs temporaires qui délivrent Israël du danger.

        L'un d'eux appelé Gédéon sauve Israël menacé par une agression venue du peuple de Madian. Gédéon prend le commandement des troupes. Conseillé par Yahvé, il livre avec succès une spectaculaire bataille nocturne. Trois cents soldats hébreux encerclent nuitamment le camp ennemi ; puis soudain ils sonnent du cor, et sortent des torches enflammées qu'ils cachaient dans des cruches. Les Madianites, effrayés et pris de panique, s'entretuent dans la plus grande confusion.






Statuette d'une divinité locale trouvée à Ougarit.
(source: www.kchanson.com)




        Après Gédéon, le peuple d'Israël connaîtra d'autres juges. L'un d'eux nommé Samson est réputé pour sa force herculéenne, qui en fait un champion dans la lutte contre les ennemis d'Israël. Mais Samson devient l'amant d'une femme philistine nommée Dalila, issue du peuple adversaire des Hébreux. Le roi ennemi obtient de Dalila qu'elle lui arrache le secret de sa force invincible. Samson ne se méfiant pas, finit par révéler que sa force disparaîtrait si ses cheveux étaient entièrement coupés. Alors, pendant le sommeil de son amant, Dalila lui rase le crâne. Samson tombe aussitôt entre les mains des Philistins.

        Le prisonnier a les yeux crevés, puis il est traîné dans un temple où a lieu une cérémonie païenne. Mais  ses cheveux commencent à repousser et les forces lui reviennent. Son dernier acte sera de faire s'écrouler le temple, en s'appuyant sur une colonne avec son énergie légendaire. Le pilier bascule, entraînant l'effondrement du temple tout entier et la mort de tous les occupants rassemblés en ce lieu.

        La dernière partie du livre des Juges relate un conflit interne au peuple d'Israël. A la suite d'une affaire de viol et de meurtre, la tribu des descendants de Benjamin fait sécession d'avec les autres tribus israélites. Une guerre fratricide éclate et se termine par la défaite des Benjaminites ; elle est néanmoins suivie d'une réconciliation entre les belligérants. Cet épisode amène l'auteur à la conclusion que le désordre menace l'unité de tout le peuple, et qu'il lui manque l'autorité d'un roi.

        Avant que l'histoire d'Israël ne devienne celle d'une monarchie, Le Livre de Ruth commence à préparer la transition. Ce texte met en scène une habitante veuve du pays de Moab nommée Ruth, qui choisit de devenir israélienne en suivant sa belle-mère originaire d'Israël. Ruth la Moabite s'intègre au peuple hébreu et épouse un cultivateur nommé Booz. Le couple aura une descendance dont sera issu le futur roi David.






Travaux des champs en Israël.
(source: biblepicturegallery)



Le roi Saül et la jeunesse de David


        Au début du Premier Livre de Samuel, Dieu se manifeste auprès de Samuel, un jeune novice au service d'Héli, grand prêtre de Yahvé et juge en Israël. Après la mort d'Héli, Samuel est établi à son tour comme juge pour Israël.

        En fait le gouvernement des juges ne plaît pas aux Israélites. Ils jalousent les nations voisines, qui sont toutes des monarchies. Par l'intermédiaire de Samuel, les Hébreux demandent à Dieu l'instauration de la royauté. A cette requête, Dieu répond négativement car un roi serait tenté de se conduire en tyran et de faire du peuple ses esclaves. Cependant le peuple insiste, et finalement Yahvé décide de lui accorder le roi qu'il réclame.

        Dieu envoie Samuel à la rencontre d'un homme brave et brillant appelé Saül, pour qu'il l'établisse comme roi d'Israël. Samuel trouve le futur monarque et lui annonce que Dieu l'a choisi pour régner sur son peuple. Samuel proclame Saül roi d'Israël, et consacre l'évènement en lui versant de l'huile sur la tête.

        Le roi Saül est un monarque brillant au début de son règne. A la tête des armées d'Israël, il remporte de nombreuses victoires contre les Philistins. Mais il ne suit pas les directives de Yahvé que lui transmet le prophète Samuel. Alors Dieu fait savoir à Saül qu'il va cesser de le soutenir et que la couronne reviendra à quelqu'un d'autre.





David et Goliath. Peinture contemporaine
 d'Angela, Etats-Unis.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
        Cependant les combats se poursuivent entre Israël et les pays voisins. C'est contre les Philistins que les guerres sont les plus acharnées. De plus, les combattants philistins ont un héros. Leur champion est un soldat nommé Goliath, un géant haut de plus de deux mètres et à carrure d'athlète. Ce colosse lance un défi aux Israélites : il leur propose un combat singulier qui décidera du sort de cette guerre. Les Hébreux sont sommés de désigner un combattant pour affronter Goliath.

        Du côté israélite, on ne se bouscule pas pour relever le défi ! Enfin se présente un berger nommé David, un être jeune et frêle. Et lorsque les deux combattants sont face à face, Goliath armé jusqu'aux dents tourne en dérision son fragile adversaire. David lui répond que Dieu combat pour Israël et que personne ne peut vaincre Yahvé. Puis le jeune berger saisit une pierre et arme sa fronde. Le projectile est lancé et atteint Goliath en plein front. Le géant meurt sur le coup et s'écroule.



        David s'empare aussitôt du glaive du géant et lui tranche le cou. A ce moment-là, les Philistins sont épouvantés. Ils prennent aussitôt la fuite, mais sont poursuivis, et la victoire est complète pour les Israélites.

        A la suite de cet évènement, le roi Saül ne peut pas ignorer l'exploit du jeune David. Il l'invite à sa cour, l'engage dans l'armée et l'héberge dans son palais. Le jeune David devient l'ami du fils de Saül, Jonathan. Mais bientôt, les succès militaires de David surpassent ceux de Saül. David gagne en prestige et une rivalité s'instaure peu à peu entre les deux hommes. Le monarque est de plus en plus jaloux et bientôt ne supporte plus David. Un jour où David joue de la cithare, pris de folie, il tente de le transpercer d'un coup de lance.






Le roi Saül luttant contre les Philistins. Peinture contemporaine.
(source: freebiblepictures)




        David ayant esquivé le coup, quitte le palais avec l'aide de Jonathan et part se cacher hors des zones habitées. Saül le fait rechercher dans l'intention évidente de le faire mourir. Mais David a des partisans et mène alors la vie de maquisard. Un soir, l'armée de Saül vient camper près du désert de Ziph, non loin du camp de David qu'il poursuit. En pleine nuit, David pénètre discrètement dans le camp royal. Il s’approche du monarque endormi, lui prend son arme puis s'en retourne sans l'avoir frappé.

         Le matin suivant, David se manifeste hors de sa cachette, et de loin il interpelle le souverain. Il lui crie qu'il est venu nuitamment lui prendre son épée, mais qu'il l'a épargné ! Il proclame au contraire son respect pour le roi désigné par Dieu, et prouve ainsi que la haine du roi est injustifiée. Entendant ces paroles, Saül, confus, exprime des regrets et retourne dans son palais.

          Le vieux roi Saül finit par perdre confiance en lui-même, abandonné par Dieu. Lors d'une ultime bataille à Gelboé, il est cerné par des Philistins ; pour ne pas être pris vivant, il se jette sur son épée et sera retrouvé mort empalé. Son corps est suspendu par ses ennemis à la muraille de la ville de Bethsan.







David en vue du camp de Saül.
Peinture de Tissot, XIXe s., France.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)





La grotte d'Adullam, où se serait caché David
 lors de sa poursuite par Saül.
(source: ebibleteacher.com)




David, roi d'Israël


        Le Second Livre de Samuel montre l'avènement du nouveau pouvoir. Le nouvel homme fort d'Israël, David, s'installe dans la ville d'Hébron, au Sud-Ouest de Jérusalem. Saül étant mort, David est proclamé roi d'Israël par le prophète Samuel. La cérémonie officielle est l'onction : comme pour Saül, on lui verse de l'huile sur la tête. Le nouveau roi règnera bientôt sur tout le territoire hébreu.

        L'une des étapes incontournables de la conquête d'Israël est la prise de Jérusalem, une place forte habitée par le peuple jébuséen. David décide de s'en emparer et y parvient. S'étant rendu maître de la cité, David en fait sa capitale, qui désormais s'appelle aussi "cité de David" et devient la ville symbole d'Israël. Il fait transférer l'Arche d'Alliance dans la nouvelle capitale. Lors de la cérémonie du transfert, il ne contient pas son enthousiasme et se met à danser autour de l'Arche. Ce geste déplaît pourtant à la femme de David, Michal, et constitue une cause de divorce.





La ville actuelle de Jérusalem,
  vue du mont des Oliviers.
(source: freestockphotos.com)


 


        Installé à Jérusalem, David est cependant le roi incontesté du peuple hébreu. Il affermit son pouvoir en ralliant les derniers partisans du camp de Saül. Il remporte des victoires éclatantes contre les ennemis d'Israël, poursuivant ainsi la conquête de Canaan. Il réussit à soumettre quelques-unes des ethnies voisines. Il combat les Moabites, les Edomites, les Syriens, les Ammonites et les Philistins.

        L'histoire de David est celle d'un roi prestigieux. Sa renommée spirituelle est également immense. Il réaffirme le culte de Yahvé et lui rend tout son lustre. Son règne est celui d'un monarque puissant et très pieux, respecté jusque dans les contrées voisines.





La galerie d'Ezéchias à Jérusalem. C'est vraisemblablement grâce à
un tunnel que les  soldats du roi David ont pu s'infiltrer dans la ville.
(source: ebibleteacher.com)




        Le roi David est aussi l'auteur de nombreux chants religieux, qu'il a coutume d'accompagner de sa harpe. Ses paroles deviennent une longue série de textes littéraires consignés dans le livre des Psaumes.

        Pourtant, David commet une grave faute. Il s'éprend d'une femme nommée Bethsabée, qu'il aperçoit un soir depuis son palais en train de se baigner. Il la sollicite et la rencontre secrètement. Or Betsabée est déjà mariée à un soldat hittite nommé Urie. Désirant l'épouser, il projette un scénario destiné à faire mourir son époux. Au cours d'un affrontement militaire, plusieurs soldats à la solde de David laissent Urie se faire tuer en première ligne. La manoeuvre réussit, et on apprend bientôt que le guerrier Urie est tombé au champ d'honneur.

        Bethsabée étant devenue veuve, David la prend désormais pour épouse. Seulement, les circonstances de cette rencontre ne plaisent pas à Yahvé. L'Eternel le lui fait savoir par l'un de ses prophètes, Nathan. Alors le roi prend conscience de la gravité de son acte, se repent et fait pénitence. Il s'isole dans son palais, se met à jeûner et à prier longuement. Entretemps l’enfant de David que porte Bethsabée meurt. La repentance de David dure jusqu'à ce que Dieu lui fasse savoir que sa colère est apaisée. Yahvé pardonne et Bethsabée donne à David un second fils. Ce dernier se nommera « Aimé de Dieu » et succèdera à son père sous le nom de Salomon.







Le roi David.
Enluminure du XIIe siècle, France.

(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



          Le roi David a d'autres fils, dont l'un d'eux nommé Absalom a l'esprit rebelle. Avec quelques complices, Absalom fomente une rébellion contre son père. La conspiration éclate et les révoltés prennent les armes. Au cours d'une escarmouche dans la forêt d'Ephraïm, Absalom doit prendre la fuite. Se déplaçant sur une monture, il passe sous un arbre, mais ses longs cheveux restent accrochés aux branches. Il reste ainsi pendu par les cheveux, et se fait rapidement rejoindre par les soldats du roi.

        L'officier Joab qui recueille le prince prisonnier ne fait pas dans le sentiment : il sort son épée et le tue. Lorsque le roi apprend la mort de son fils, il est pris par l'émotion et pleure amèrement. Même révolté contre son père, un fils a toujours droit à l'affection paternelle.


Le roi Salomon


         Le Premier Livre des Rois évoque l'histoire de la royauté après David. Salomon est désigné comme son successeur au trône d'Israël. Bientôt le vieux roi meurt et est enterré à Jérusalem.

        Lorsque Salomon devient roi d'Israël, il est encore jeune et inexpérimenté. Sera-t-il le digne successeur de son père ? Une nuit, Salomon fait un rêve. Dieu s’adresse à lui et demande de choisir une qualité pour son règne. Salomon n'hésite pas : il demande non pas richesse et puissance, mais plutôt sagesse et équité. Dieu approuve ce choix, et puisqu'il a fait le bon, celui de la justice, il obtiendra non seulement l'esprit de sagesse mais aussi la richesse et la puissance.

        Et de fait, la prophétie se réalise : bientôt la sagesse de Salomon s'avère être encore supérieure à celle de David. Tout le pays connaît le prestige intellectuel du nouveau roi. Son royaume est prospère, ses ennemis inexistants. Tout le territoire est pacifié, les pays voisins lui adressent de riches présents. Il épouse une princesse égyptienne.

        Un épisode fameux illustre la sagesse du roi Salomon. Le monarque est souvent amené à siéger comme juge et à arbitrer des litiges. On lui présente un jour deux femmes qui revendiquent la maternité du même nouveau-né. Laquelle des deux est la véritable mère ? Pour le savoir, le roi propose de trancher le bébé en deux et d'en donner la moitié à chacune. L'une d'elles accepte tandis que l'autre refuse énergiquement, préférant dans ces conditions laisser le bébé à l'autre prétendante. Alors Salomon rend sa sentence : la vraie mère est certainement celle qui refuse que l'enfant soit mis à mort. Le nouveau-né est donc remis à sa véritable mère.

        Le roi Salomon entreprend à Jérusalem la construction d'un Temple majestueux édifié à la gloire de Yahvé. Le monument doit abriter l'Arche de l'Alliance qui contient les tables de la Loi. Un chantier monumental est mis en oeuvre pour bâtir le futur sanctuaire sur la colline qui domine Jérusalem. Salomon fait appel aux meilleurs artisans de son royaume et fait venir des matériaux précieux. Son allié le roi phénicien Hiram de Tyr lui fournit les bois d'ébénisterie les plus recherchés.

        Le livre biblique donne les caractéristiques du temple dédié à Yahvé. Ses dimensions, sa forme, les matériaux utilisés et sa décoration sont mentionnés en détail. On peut aujourd'hui faire des reconstitutions de ce temple aujourd'hui disparu. Le bâtiment est rectangulaire et l'intérieur divisé en trois salles successives. L'Arche de l'Alliance est déposée dans la salle la plus reculée et la plus sacrée. Le Temple est également pourvu d'un riche mobilier liturgique servant au culte de Yahvé.






Le temple de Salomon à Jérusalem. Représentation inspirée de la Bible.
Peinture de christopher Evans.

(source: www.fas.harvard.edu/~semitic)



        La renommée du roi Salomon s'étend hors des frontières d'Israël. Elle atteint un pays lointain, dont la souveraine souhaite le rencontrer. La reine de Saba veut être elle-même témoin de la sagesse du roi. Elle entreprend alors un voyage en direction de Jérusalem. Lorsqu'elle y parvient, Salomon l'accueille avec les plus grands honneurs. La souveraine séjourne quelques temps à la cour du roi d'Israël, et se rend compte par elle-même du prestige du roi d'Israël. De richissimes présents sont échangés.

        La fin du règne de Salomon est marquée par un relâchement de la piété du roi envers l'Eternel. Salomon tombe dans un travers que Dieu a toujours voulu empêcher : sous l'influence de ses épouses étrangères, le roi oublie que Yahvé est le Dieu unique, et se met à rendre des cultes aux dieux païens. Yahvé lui fait alors savoir la gravité de ses manquements. La sanction est arrêtée : Salomon aura de nouveaux ennemis, et après lui le royaume sera divisé et affaibli. Alors que la fidélité du monarque envers Yahvé s'est affaiblie, Salomon meurt au cours d'une période à nouveau troublée.


Les successeurs de Salomon et le schisme en deux royaumes


        Le successeur de Salomon est son fils Roboam, qui ne bénéficie effectivement pas du même prestige. Sous Roboam, le royaume d'Israël perd son unité territoriale, car un litige politique se produit et a pour conséquence une sécession de l'Etat d'Israël. Le pays se scinde alors en deux royaumes indépendants et rivaux : au Sud le royaume de Juda, autour de Jérusalem, et au Nord le royaume d'Israël qui comprend le reste du pays. Un ancien officier de Salomon nommé Jéroboam devient le roi du royaume séparatiste d'Israël.






Sceau portant le nom du roi d'Israël Jéroboam.
(source: biblepicturegallery)





        Après Roboam et Jéroboam, de nombreux souverains se succèdent à la tête des deux royaumes hébreux. Ces rois mènent chacun leur propre politique, et se font parfois la guerre. Ils se détournent souvent de la conduite fixée par Yahvé, dont le culte est délaissé au profit des dieux païens. Des autels dédiés au dieu Baal sont érigés en Israël. L'Eternel s'exprime par l'intermédiaire de plusieurs prophètes, Elie, Elisée, Michée, qui font savoir à ces rois impies qu'ils vont être victimes de leurs égarements.

        L'action des prophètes est évoquée tout au long du récit historique. Le prophète Elie, devant tout le peuple rassemblé pour un sacrifice, montre de façon éclatante une manifestation de Yahvé. A côté de plusieurs autels païens élevés pour des holocaustes, seul celui de Yahvé est frappé par la foudre et s'enflamme. Le prophète Elie aura un successeur, qui sera son serviteur Elisée. Quant au prophète Michée, il avertit le roi d'Israël Achab qu'il mourra s'il s'engage militairement contre les Syriens, ce qui se produit effectivement lors d'un combat à Ramoth.

        Le Second Livre des Rois poursuit le récit de l'histoire des deux royaumes. La plupart des souverains hébreux continuent à s'écarter de la ligne monothéiste. Parallèlement, les guerres reprennent ; les interventions du prophète Elisée sauvent miraculeusement Israël de plusieurs invasions guerrières, venues de Moab et de Syrie. Malgré ces signes divins, les rois suivants continuent à gouverner en ignorant Yahvé.

        Dans ces deux monarchies israélites, il se trouvera néanmoins quelques rois d'exception pour rester fidèles au Dieu unique. L'un d'eux, Ezéchias, entreprend de restaurer sérieusement le culte du Dieu d'Abraham. Ezéchias reprend les pratiques monothéistes, réorganise le clergé, restaure le temple et démolit les autels étrangers.

        Cependant le danger extérieur menace à nouveau les territoires hébreux. L'Assyrie, devenue puissante, entre en guerre contre Israël et Juda. Les troupes assyriennes prennent la ville de Samarie, sonnant le glas du royaume schismatique d'Israël, qui ne renaîtra pas. Ses habitants sont déportés en Assyrie. Le royaume de Juda quant à lui, se maintiendra encore pendant un siècle.


Les derniers jours du royaume de Juda


        La guerre avec l'Assyrie met cependant en péril le petit royaume de Juda. Les troupes ennemies l'envahissent et se présentent devant Jérusalem. Leur roi Sennachérib menace les citadins et exprime des sommations en insultant leur dieu. Pourtant le pieux roi Ezéchias, soutenu par le prophète Isaïe, met tout son espoir en Yahvé. Et un matin, la plupart des soldats assyriens sont retrouvés morts dans leur campement, tués par un fléau inconnu. A la suite de ce désastre, le roi Sennachérib lève le camp et rentre dans son pays. Jérusalem a été épargnée grâce à Yahvé, mais ce sauvetage n’est que provisoire.






Cavalerie assyrienne. Plaque en relief
conservée au British Museum de Londres.
(source: biblepicturegallery)





        Un autre successeur d'Ezéchias au trône de Juda, Josias, entreprend lui aussi de rétablir le culte monothéiste. Tandis qu'il fait restaurer le Temple de Salomon, l'un des prêtres y découvre un vieux manuscrit oublié. Il s'agit du "livre de la loi de Moïse", c'est-à-dire du Deutéronome. Lorsque le roi Josias prend connaissance de son contenu, il réalise à quel point on s'est éloigné du culte du véritable Dieu. A partir de ce jour, il s'applique à rétablir le culte de Yahvé à sa juste place et à supprimer toutes les pratiques étrangères. Une grande fête de la Pâque est célébrée avec ferveur.






L'un des rouleaux manuscrits de la mer Morte.
Ces documents contiennent la quasi-totalité de l'Ancien Testament.
(source: ebibleteacher.com)





        Quelques années plus tard, la situation internationale se dégrade à nouveau pour le royaume de Juda. Jusque-là vassal de l'empire babylonien, le royaume hébreu dirigé par Joachim refuse de payer tribut à Nabuchodonosor, le puissant monarque chaldéen. Cela suffit à provoquer une campagne de représailles.

        Cette fois, le royaume hébreu n'échappe pas au glaive de son puissant suzerain. La capitale judéenne est investie et tombe après plusieurs mois de siège. L'armée babylonienne y pénètre, et capture le roi Joachim ainsi qu'un grand nombre d'habitants. Nabuchodonosor établit à Jérusalem un nouveau roi hébreu, Sédécias.

        Une dizaine d'années plus tard, le problème se pose une deuxième fois avec le nouveau roi. Jérusalem à nouveau révoltée est encore assiégée. A l'intérieur de la ville investie, le prophète Jérémie tente au nom de Yahvé de convaincre le roi et les habitants de se soumettre. Le roi Sédécias ne l'écoute pas : il essaye de quitter la ville, et y parvient, mais il est rattrapé par ses ennemis près de Jéricho. La cité sainte, privée de son roi, succombe à nouveau sous les assauts des troupes babyloniennes. Cette fois, les assaillants s'en prennent même aux murs. La ville jusque-là épargnée est rasée, habitations, Temple et remparts compris.


La déportation à Babylone


        Le sort réservé par Nabuchodonosor au peuple vaincu est sévère. La famille royale est massacrée en présence du roi et celui-ci a les yeux crevés. L'ensemble de la population est capturée et forme une longue colonne de prisonniers qui se met en marche à destination de Babylone.






La porte d'Ishthar à Babylone. Reconstruction.
(source: ancient near east images)
   
 

        Une longue période d'exil commence pour le peuple d’Israël. Parvenus à Babylone, les prisonniers sont employés comme main-d'oeuvre par la population de son empire. Au cours de leurs années de captivité, les Hébreux vivent néanmoins dans des conditions correctes. Ils exercent des activités de serviteurs, agriculteurs ou artisans. Ils se distinguent dans tous ces métiers et leurs qualités sont appréciées. Certains d'entre eux obtiennent le droit d'exercer des métiers qualifiés : négociants, hommes de loi, comptables, administrateurs. L'exil durera environ cinquante ans.





Le temple de Nabuchodonosor à Babylone. Reconstruction.
(source: ebibleteacher.com)


 

        Le livre suivant, le Premier Livre des Chroniques, revient sur l'histoire de l'Etat hébreu au temps de David. Il donne la généalogie du roi et apporte quelques compléments d’informations sur les guerres qu'il mène, son installation à Jérusalem et les directives qu'il donne à son fils Salomon en vue de la construction du Temple. Ce livre décrit davantage l'organisation du culte, et parle d'un recensement de population organisé par David sans l’autorisation de Yahvé.

        Le Second Livre des Chroniques commence avec le règne de Salomon. Il reprend lui aussi le récit de son règne, ainsi que celui de ses successeurs. Toute l'histoire des royaumes schismatiques est relatée à nouveau, jusqu'à la prise de Jérusalem et la déportation à Babylone.



Le retour de l'exil



        Pendant la captivité, la ville sainte est restée abandonnée et déserte. Seuls quelques paysans juifs ont pu y demeurer après le siège et la chute.

         Mais le contexte international évolue. La domination babylonienne se maintient jusqu’à ce qu’une nouvelle puissance militaire venue de l'est y mette fin : la Perse. Son roi, Cyrus le Grand, entre en guerre avec Babylone et renverse son empire. L’empire babylonien est remplacé par celui de la Perse.




 

Guerriers perses. Bas-relief découvert à Suse.
(source: biblepicturegallery)


     
 

        Le Livre d'Esdras relate la fin de l’exil à Babylone et le retour des Hébreux à Jérusalem. Pour le peuple juif en exil, l'avènement de l'empire perse est une chance, car le roi Cyrus publie un décret autorisant les Hébreux à rentrer chez eux. Dans l’enthousiasme de la liberté retrouvée, le voyage retour de tout un peuple s'organise. La population d'origine juive se met en marche, et rejoint la ville éternelle.






Sceau cylindrique du roi Cyrus.
(source: freestockphotos.com) 




        Lorsque les Israélites reprennent possession de leur ville, tout est à reconstruire. La restauration du Temple est entreprise et le culte de Yahvé est rétabli. Cependant les peuples voisins ne voient pas d'un bon oeil le retour des Hébreux. Les Juifs auront à se justifier auprès du nouveau roi perse Darius, puis ensuite Artaxerxès. Esdras, le secrétaire, obtient le soutien du pouvoir perse, et le chantier de reconstruction avance.

        Esdras reproche à de nombreux Juifs rapatriés d’avoir épousé des femmes étrangères. A ses yeux, les mariages mixtes constituent une grave faute car ils ont pour conséquences de détourner les Israélites du culte du Dieu unique, au profit des rites païens. Esdras en est très affecté. Cependant, à la suite d'une prière, il voit venir vers lui tous les responsables du peuple qui acceptent de faire répudier toutes les femmes étrangères. Ainsi, les épouses non juives sont renvoyées dans leurs familles d'origine.

        Le Livre de Néhémie raconte comment ce fonctionnaire juif resté à Babylone obtient du roi Artaxerxès l'autorisation de se rendre dans la cité en ruine, afin de la reconstruire. Parvenu dans la ville sainte, Néhémie fait un état des lieux, en particulier du mur d'enceinte qui a été abattu. Il entreprend de le reconstruire pour prévenir les attaques armées venant des peuplades locales non juives. Un tour de rôle est instauré pour reconstruire le mur tout en protégeant le chantier. Le travail avance, et bientôt la capitale de Juda retrouve un système de défense efficace. Une fois terminée, la muraille fait l'objet d'une cérémonie de dédicace.






  

La Porte d'Or et la muraille actuelle de Jérusalem.
(source: freestockphotos.com)

Les autres Livres narratifs


        Le Livre de Tobie retrace le destin particulier d'un Israélite aveugle, Tobie, et de son fils qui porte le même nom que lui. Le père envoie le fils en Médie, avec la mission d'y recouvrer une dette. Durant le voyage, le jeune Tobie est assisté par un inconnu qui n'est autre que l'ange Raphaël. En chemin il rencontre une jeune femme appelée Sara qui est victime d'une malédiction : plusieurs fois mariée, elle perd chaque fois son mari qui meurt pendant la nuit de noces. L'ange intervient en sa faveur par l'intermédiaire de Tobie et brise la malédiction.

        Accompagné de Sara qu'il a épousée, Tobie achève son voyage vers la Médie et rentre chez son père. A son arrivée, le vieux Tobie recouvre la vue grâce à un miracle opéré par l'ange. Celui-ci dévoile alors sa véritable identité, puis disparaît. Les époux, très troublés, remercient le Ciel de les avoir délivrés de leurs maux.






Le départ de Tobie accompagné par l'ange Raphaël. Enluminure
extraite du
 "Speculum humanae salvationis", XVe s., France.
(source: bibliothèque municipale de Lyon)





        La surprenante histoire relatée dans le Livre de Judith se déroule à un moment où le Proche-Orient est dévasté par les armées de l'empire assyrien. A leur tête, le général Holopherne s'empare de la plupart des villes de l'Etat hébreu, et lorsqu'elles paraissent devant Jérusalem, les Juifs s'enferment dans leurs murs. La ville est assiégée et la population terrifiée se met à prier Yahvé afin d'obtenir sa protection.

        C'est alors qu'intervient Judith, une habitante de la capitale veuve depuis peu mais encore jeune et réputée pour sa beauté. Inspirée par l'Eternel, Judith entreprend une courageuse opération de sauvetage. Un soir, elle sort de la ville en grande toilette et se présente à l'entrée du camp assyrien. Ne s'attendant pas à cette visite, les soldats assyriens sont séduits et l'accueillent dans leur camp. La prenant pour une courtisane, le général Holopherne est également conquis.

        Holopherne invite Judith à un banquet, au cours duquel il fait des propositions galantes à la femme juive. Les deux personnages conviennent de se retrouver le soir-même dans l'intimité. Une fois la fête finie, la tente d'Holopherne reçoit Judith. Mais le général est ivre, et s'endort sur sa couche en présence de Judith.

        Lorsque son hôte est profondément endormi, la femme juive récite sa prière, puis ouvre son sac et en sort une petite épée ... qu‘elle utilise pour trancher la tête d’Holopherne. Judith enferme la tête dans le sac et quitte la tente. Elle parvient à sortir du camp assyrien en prétextant une prière à dire à l'extérieur, et regagne Jérusalem en pleine nuit.




 

Judith décapitant Holopherne. Enluminure extraite du
"Speculum humanae salvationis"
, XVe s., France
(source: bibliothèque municipale de Lyon).


        

        Le matin suivant, l'armée assyrienne a la désagréable surprise d'apercevoir la tête de son chef suspendue aux murailles de la ville. Les assiégés profitent aussitôt de l'effet de surprise pour tenter une sortie. L'arme au poing, ils foncent vers le camp ennemi et déciment les Assyriens. La victoire du peuple hébreu est totale et le royaume de Juda est délivré de la menace assyrienne.

        Le Livre d'Esther relate un épisode se déroulant à la cour du royaume perse. Une femme juive, Esther, devient la reine de l'empire perse en épousant le roi Xerxès. Pendant son règne, un complot de grande envergure est fomenté contre la communauté juive de Suse, à l'instigation du Premier ministre Aman. Cet homme obtient du roi Xerxès la signature d’un décret antisémite permettant de poursuivre tous les Juifs de son empire et de les exécuter.

        Lorsque la reine Esther l’apprend, elle est horrifiée et perd connaissance. Ranimée par le roi, elle plaide alors la cause de son peuple en déclarant avec force que le décret est injustifié. Le roi dès lors convaincu par son épouse annule son décret anti-juif, et fait poursuivre son ministre qui est jeté en prison.

        Un autre personnage juif intervient à la cour, Mardochée, le tuteur d'Esther. Celui-ci protège le roi en le prévenant qu'un autre complot se trame, contre la personne royale cette fois. Aman tente de faire pendre Mardochée. Mais la justice royale est rendue : Aman est lui-même condamné à la pendaison.






Bas-relief perse représentant le roi Xerxès. Palais de Xerxès à persépolis, Iran.
(source: www.bcee.concordia.ca)




L'empire grec et les Maccabées



        La domination de l'empire perse n'a qu'un temps. Le Premier Livre des Maccabées évoque les conquêtes d'Alexandre le Grand, le nouveau roi macédonien qui soumet rapidement tout le Proche-Orient. Il abat la puissance perse et occupe les territoires qu'elle contrôlait, y compris Israël. Et lorsque le grand conquérant meurt, son empire est partagé entre ses officiers. La Palestine échoit à Antiochus Epiphane, qui devient roi de Syrie.

        La domination grecque a des conséquences sur les cultes religieux. Le roi rend obligatoire le culte des dieux grecs et ne tolère aucune autre religion. C'est contre cela que s'insurge un homme juif du nom de Mattathias. Lors d'une cérémonie païenne, Mattathias refuse de sacrifier au culte royal. Pris de colère, il tue deux hommes, renverse l'autel grec et s'enfuit dans les montagnes. Il est bientôt suivi par d'autres Juifs qui approuvent son action. C'est le point de départ de la résistance. Les hommes s'organisent et s'engagent dans la lutte armée.






Vase grec representant une course d'athlétisme.
La pratique des jeux sportifs se répandit dans tout l'empire grec.

(source: biblepicturegallery)


 

       Des actions de guérilla sont menées contre l'occupant hellénistique. L'un des fils de Mattathias, Judas Maccabée, lui succède à la tête de la rébellion. Le terme de Maccabée ("marteau" en hébreu), s'étendra à ses frères, qui seront aussi chefs résistants israélites. Judas Maccabée et ses hommes mènent une lutte efficace, et le nombre des combattants juifs s'accroît. Judas parvient à reprendre Jérusalem, restaure et purifie le temple de Yahvé. La guerre prend de l'ampleur et s'étend à d'autres territoires juifs. Dans ces combats, il arrive aux Hébreux de s'allier avec Rome.

        A la mort de Judas Maccabée, son frère Jonathas le remplace, puis ensuite son autre frère Simon. Les victoires juives se succèdent, ce qui oblige les rois syriens à signer un retrait de leurs troupes. Le territoire hébreu retrouve son indépendance et le culte monothéiste est rétabli.

        Le Second Livre des Maccabées décrit plus en détail les persécutions contre les Juifs ayant lieu au début de l'occupation gréco-syrienne. Des profanations ont lieu dans le Temple. Le livre relate ensuite les combats de guérilla menés au temps de Judas Macchabée. Le récit se termine par une victoire miraculeuse des Israélites, et par la mort de leur ennemi le gouverneur syrien Nicanor.






Les Grottes de Qumran, où ont été trouvés les manuscrits de la mer Morte.
C'est aussi dans des grottes que
se réfugièrent les premiers résistants juifs à l'occupation syrienne.
(source: bibleplaces.com)



Les livres poétiques


        Les livres suivants diffèrent du genre historique, et sont davantage des textes littéraires indépendants. Ils sont écrits à diverses époques de l'histoire du royaume hébreu.

        Il est question dans le Livre de Job d'un riche et honnête propriétaire terrien nommé Job. Le début du récit se passe au Ciel, avec une brève discussion entre Dieu et Satan. Ce dernier incite l'Eternel à mettre Job à l'épreuve, et obtient l'autorisation de le frapper de toutes sortes de drames personnels. C'est ce qui arrive aussitôt : pour Job et sa famille, c'est soudain la faillite en affaires. Ruiné, le malheureux propriétaire attrape ensuite toutes sortes de maladies. Rejeté par les siens, Job s'installe sur un tas de fumier.





Job apprend les malheurs qui le frappent. Enluminure du XIIIe s., France.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)




         Une grande place est donnée dans le texte au dialogue qui s'établit entre Dieu, Job et son entourage réduit. Ce livre est une réflexion intéressante sur la condition humaine, car il pose le problème du malheur injustement subi. Des amis de Job viennent le voir et tentent de le réconforter. Job désespéré se maudit lui-même, mais n'accuse pas Dieu. L'Eternel intervient dans la discussion en expliquant qu'il est plus puissant que le malheur. Job qui n'a pas blasphémé durant l'épreuve est finalement sauvé. Rétabli dans sa santé et dans sa prospérité, il retrouve une situation encore meilleure qu'auparavant.

        Le Livre des Psaumes est un ensemble de textes poétiques attribués au roi David, et à plusieurs auteurs, dont Salomon, pour glorifier Yahvé. A la fois recueil de prières, chants, textes de morale et de théologie, le nombre des psaumes atteint les 150.






Le roi David chantant des psaumes. Peinture contemporaine d'Anne de Vries.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)





        Le Livre des Proverbes est une collection de maximes attribuées à Salomon et à d'autres auteurs. Il y est en particulier question de la sagesse de Dieu personnifiée, inspiratrice de toute sagesse humaine.

        Le Livre de l'Ecclésiaste, dont le titre vient du terme Qohélet qui signifie "l'homme de l'assemblée", rassemble des réflexions pessimistes sur la vie, la mort, le mal et la vanité.

        Le Cantique des Cantiques est une sorte de chant d'amour entre deux époux. L'homme exalte la beauté de sa femme, la comparant aux richesses de la Création. Cette oeuvre littéraire originale, unique dans la Bible, exprime l'idée que tout amour vient de Dieu. On peut aussi y voir un éloge symbolique de toute la nature, elle-même oeuvre de Yahvé.

        Le Livre de la Sagesse, partiellement attribué à Salomon si l'on en croit la tradition, disserte sur le destin des justes et des pécheurs. Les premiers sont promis à un bonheur éternel tandis que les seconds sont voués à un châtiment sans fin.

        Le Livre de l'ecclésiastique est dû à un auteur appelé Jésus, fils de Sira. Grand connaisseur des Ecritures, l'auteur fait l'éloge de la sagesse des Anciens qui ont transmis la tradition de la Loi. Le terme d'Ecclésiastique s'explique par l'utilisation de ce livre qui sera faite plus tard pour instruire les prêtres.


Les livres prophétiques


        Ces textes sont attribués à plusieurs prophètes qui interviennent au cours de l'histoire d'Israël. Le Livre d'Isaïe est contemporain du schisme du pays en deux royaumes. Il contient des descriptions de visions, des hymnes, des récits historiques et des considérations morales.

        Isaïe a la vision du Trône divin entouré d'anges (séraphins) dotés de six ailes. L'Eternel donne plusieurs messages. Il fait allusion à un futur roi d'Israël, descendant de David, qui sera appelé l'Emmanuel. Ce sera le roi du monde, et il n'y aura plus de haine sur terre. Le prophète Isaie met ensuite en garde plusieurs nations de son époque, qui seront abattues car elles ne se sont pas soumises à la loi de Yahvé.

        Ce livre fait aussi état d'un épisode de la guerre entre Juda et l'Assyrie au temps d'Ezéchias. L'armée du roi Sennachérib vient de Ninive pour prendre Jérusalem. Lorsque ses troupes entourent les remparts, le roi d'Israël Ezéchias fait une prière pour la sauvegarde de la ville. Dieu lui répond par l'intermédiaire d'Isaïe, et le rassure : la ville ne sera pas prise. Et bientôt on apprend que dans le camp assyrien, 185 000 soldats ennemis ont trouvé la mort. Sennachérib privé d'armée retourne alors à Ninive, où il sera finalement assassiné.

        Isaïe parle également d'autres visions prophétiques et symboliques qu'il a eues. Il rapporte l'image allégorique d'un serviteur accablé, méprisé et affligé. Il doit porter un grand poids, qui représente toutes les fautes de ses semblables. Le fardeau étant de plus en plus lourd, le serviteur meurt d'épuisement sans avoir émis la moindre plainte.

        Le Livre de Jérémie relate le détail des évènements historiques se déroulant dans les murs de Jérusalem au moment du siège désastreux de la ville par les Babyloniens. Après la chute, le prophète est mis en liberté par le roi vainqueur. Jérémie reste en Israël et contemple la ville désertée par le peuple en exil.

        Les Lamentations de Jérémie reprennent les pensées du prophète qui médite devant la ville morte, se lamentant sur son sort parce qu'elle n'a pas suivi la voie tracée par Yahvé. Le livre est entièrement constitué de poèmes, paroles amères de leur auteur qui regrette l'impiété du peuple de Dieu.




Baruch lisant son livre. Enluminure
extraite d'une Bible en Italien, XVe s., France.

(source: bibliothèque municipale de Lyon)
      

        Le Livre de Baruch est dû au secrétaire de Jérémie qui vit à Babylone au temps de l'exil. Il fait une lecture publique de son texte devant l'assemblée des exilés et leur roi Joakin. En l'écoutant, ses auditeurs sont émus et reconnaissent leur désobéissance envers Dieu. Ils écrivent alors une lettre destinée aux autres Juifs restés à Jérusalem, qui contient de l'argent pour le Temple, ainsi qu'un message de repentir et une longue prière.

        La seconde partie du Livre de Baruch est une autre lettre de Jérémie, adressée de Jérusalem aux exilés. Le prophète insiste pour que les captifs ne se laissent pas influencer par les cultes païens pratiqués en Chaldée.



        Le Livre d'Ezéchiel est composé par un Judéen qui vit à Babylone et qui est témoin de visions prophétiques. Il décrit par exemple l'image de quatre êtres vivants fantastiques, des chérubins, ainsi que d'un char monté sur quatre roues et portant le Trône de feu de Yahvé. Dieu montre alors à Ezéchiel un rouleau de livre, que le prophète doit avaler et sur lequel sont inscrits des plaintes et des gémissements. Ezéchiel est chargé de faire prendre conscience aux Israélites de leurs fautes morales : idolâtrie, fausses prophéties, prostitution, inceste, fornication. Les reproches de l'Eternel s'adressent aussi à d’autres nations voisines, dont l'Egypte, Edom, Tyr et Sidon.






Une vision d'Ezechiel : Dieu et les chérubins.
Enluminure extraite d'une Bible en Italien, XVe s., France.

(source: bibliothèque municipale de Lyon)


        

        Dieu montre également au prophète l'image d'une plaine couverte d'ossements humains desséchés. Ces os se mettent soudain en mouvement, pour reformer des corps qui retrouvent leurs chairs puis reprennent vie. Ils représentent le peuple hébreu, tombé en captivité mais qui se relèvera car Dieu lui rendra sa digniité.

        Yahvé promet qu'après le relèvement du peuple, la ville sainte sera reconstruite. Dans une nouvelle vision, Ezéchiel peut contempler une vue de ce que sera la Jérusalem future. Un personnage se met à mesurer la cité, et en établit une description détaillée. 

        Le Livre de Daniel est dû à un prophète qui vit à Babylone au temps l’exil. Daniel est employé à la cour du roi Nabuchodonosor. Une nuit, le roi voit en songe une grande statue de métal, aux pieds faits d'argile et de fer, qui s'écroule lorsqu'une pierre vient heurter son pied. Seul Daniel parvient à en donner une interprétation. Il explique au roi que la statue symbolise son empire et qu'un jour il viendra à s'effondrer.








Porte du temple de Nabuchodonosor à Babylone.
Reconstruction.

(source: ancient near east images)




        Peu de temps après, le roi Nabuchodonosor fait ériger sur la place publique une grande statue d'or qui le représente lui-même. Il décide que toute personne vivant dans son empire sera tenue de s'agenouiller devant la statue. Cependant, il se trouve trois hauts fonctionnaires juifs qui refusent de faire ce geste, contraire au culte du Dieu unique. Ces hommes sont alors arrêtés et présentés au roi. Celui-ci se met en colère, et les condamne à être brûlés vifs dans une grande fournaise. Mais lorsqu'ils sont précipités dans le feu, celui-ci ne semble aucunement les consumer. Et lorsque Nabuchodonosor met fin à l'expérience, les trois condamnés ressortent indemnes. Impressionné, le roi les rétablit dans leurs fonctions.







Les trois hommes dans la fournaise.  Peinture contemporaine.
(source: freebiblepictures)




        Balthazar est le fils et successeur du roi Nabuchodonosor. Ayant hérité du pouvoir, il organise un grand festin, durant lequel il se sert des vases sacrés pris à Jérusalem. Au cours du dîner, la vision surnaturelle d’une main apparaît, qui trace des signes sur un mur de la salle. Les témoins de cette apparition sont très troublés. Cependant la langue de l'inscription est inconnue. Le roi Balthazar fait alors appeler Daniel et l’interroge à propos de la mystérieuse écriture. Le prophète en donne immédiatement la signification. Balthazar va mourir, parce qu'il a beaucoup péché et qu'il n'a pas respecté le Dieu des Hébreux. Son royaume ne lui survivra pas, et sera donné aux Mèdes et aux Perses. Lorsque le roi entend cela, il est atterré. Mais il n'aura pas le temps de réagir : il sera tué la nuit suivante.






Le festin de Balthazar.  Peinture contemporaine.
 (source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



        Après la mort de Balthazar, les Perses submergent effectivement l'empire babylonien, qui passe sous leur domination. Le roi perse Cyrus s’empare de ses vastes territoires. Depuis sa capitale Suse, Darius met l’empire sous la surveilance d'une armée de fonctionnaires, les satrapes, avec à leur tête le prophète Daniel.

        Cependant Daniel est rapidement jalousé par les administrateurs qu'il dirige. Il est bientôt victime d'un complot visant à le faire condamner à mort. Les satrapes obtiennent d'abord du monarque la signature d’un décret rendant le culte du roi obligatoire et unique. Les satrapes se rendent ensuite chez Daniel, et le surprennent à l'heure de sa prière quotidienne à Yahveh. Daniel est arrêté et comparaît devant le roi. Embarrassé, le souverain fait jeter Daniel dans une fosse aux lions.

        Le jour suivant, le monarque trouve Daniel indemne au milieu des lions. Le prophète explique sa survie par la protection de Yahvé. Le roi soulagé le fait sortir et le couvre d'honneurs, puis rend à son tour hommage au dieu qui a sauvé Daniel.







Daniel et la fosse aux lions. Peinture contemporaine.
(source: www.bibleexplained.com)


      

       Le Livre de Daniel contient également des récits de visions apocalyptiques. Dans ces visions, des animaux fantastiques apparaissent et se combattent. Il est aussi question d'une époque future où le pouvoir terrestre serait soumis à une abomination, ce qui provoquerait une grande détresse sur la Terre, jusqu'à ce que le Très-Haut apparaisse et abatte son pouvoir.

         Il faut aussi citer l'histoire de Suzanne, une femme mariée et convoitée par deux vieillards. Faussement accusée d'infidélité par ses prétendants, elle sera finalement innocentée et sauvée par une intervention de Daniel.

         Le livre de Daniel met encore en scène une sorte de dragon que les Babyloniens vénèrent comme une idole. Pour prouver l’illusion de ce culte, Daniel donne à la bête des gâteaux empoisonnés à l'étoupe. Le monstre se jette sur cette apparence de nourriture, la dévore et meurt aussitôt.




 

Daniel et le dragon.  Enluminure extraite du
"Speculum humanae salvationis"
, XVe s, France.
(source: bibliothèque municipale de Lyon)
 


Les livres des autres prophètes

       

        Les derniers livres de l'Ancien Testament sont courts et présentés dans un ordre non chronologique. Ils sont écrits à partir de l’époque du schisme et de l'exil à Babylone. Leurs auteurs sont des prophètes, inspirés par des messages et des visions prophétiques émanant de Yahvé. Ils expriment tous de sévères avertissements à l'adresse du peuple d'Israël et des nations voisines. Tous ces peuples sont coupables de grandes fautes, et risquent un châtiment terrible s'ils ne rectifient pas leur conduite.

        Le Livre d'Osée exprime plusieurs reproches que fait Yahvé aux Hébreux : débauche, idolâtrie et alliances militaires conclues sans l'accord divin.

        Le Livre de Joël évoque l'image d'une invasion de sauterelles qui symbolise le châtiment prochain de Yahvé. Son livre contient aussi des visions apocalyptiques, montrant une guerre menée contre Jérusalem par des nations en armes, et le jugement final de Yahvé sur tous les peuples.

        Le Livre d'Amos exprime l'irritation de l'Eternel à l'égard de plusieurs peuples coupables de grands crimes ; le feu dévorera leurs capitales et les palais de leurs rois. Yahvé préconise par ailleurs une conduite plus juste envers les personnes vulnérables.

        Le Livre d'Abdias est dirigé contre le royaume d'Edom, au Sud de Juda. Il est reproché à ce peuple d'avoir exercé sa violence sur Israël ; sa violence retombera sur elle, tout comme sur chaque nation qui aura porté les armes contre les Hébreux.








Le prophète Jonas avalé par un poisson. Art africain.
 (source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)



    Le Livre de Jonas est celui d'un prophète chargé par Yahvé de prophétiser à Ninive. Redoutant de remplir sa mission, Jonas s'enfuit sur un navire en Méditerranée ; mais au cours d'une forte tempête, il est jeté à l'eau et avalé par un très gros poisson. Le prophète reste trois jours dans les entrailles de l'animal, puis il est vomi près d'une plage. Ayant survécu, Jonas se rend finalement à Ninive, et obtient de l'ensemble des Ninivites un repentir pour leurs fautes et une vénération pour le Dieu des Hébreux.



        Le prophète et auteur du Livre de Michée reçoit des messages divins annonçant la destruction future de Jérusalem à cause de ses fautes, puis sa restauration finale comme capitale spirituelle, repeuplée avec des survivants éclopés et faibles. Michée annonce qu’un roi naîtra prochainement à Bethléem, qu'il règnera par la force de Yahvé et que son royaume s'étendra sur la Terre entière.

        Le Livre de Nahum prédit la ruine de la puissante Ninive. L'Assyrie a été l'instrument de la punition d'Israël, mais elle sera à son tour châtiée pour sa cruauté. Dans ses visions, Nahum voit Ninive assiégée, pillée et dévastée.

        Le Livre d'Habacuc exprime une plainte de son auteur, qui ne voit que du mal et de l'impiété autour de lui. Yahvé lui répond par une vision : bientôt les Babyloniens déferleront sur Israël et puniront le peuple pour son égarement moral. Le livre se termine par un psaume appelant à la confiance en Yahvé.

        Le Livre de Sophonie adresse de sérieuses mises en garde au peuple hébreu et aux nations voisines. Un jour viendra où Dieu détruira les hommes arrogants, protègera les gens humbles et leur donnera un royaume de vraie justice.

        Le Livre d'Aggée, écrit à la fin de l'époque d'exil, insiste pour que l'on commence à reconstruire le Temple de Jérusalem. Il encourage les restaurateurs à se mettre à l'oeuvre, leur faisant voir la gloire de Yahvé qui emplira sa maison une fois terminée.

        Le Livre de Zacharie décrit de nombreuses visions divines et symboliques. Dieu demande au peuple de respecter le faible et l'opprimé. Il parle aussi d'un futur roi d'Israël, qui paraîtra humble et monté sur un ânon. Ce sera alors le temps de proclamer la paix sur la terre. Il annonce aussi un jour où les peuples qui prendront les armes contre Jérusalem seront décimés. Après cela, les nations vénèreront Jérusalem et viendront la fêter chaque année.

        Dans le Livre de Malachie, il est reproché aux Israélites de négliger le culte, l'enseignement religieux, la fidélité conjugale. En revanche, il promet l'espérance pour les hommes justes qui respectent pleinement la Loi de Yahvé.






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