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Le Nouveau Testament
Au milieu du premier siècle avant notre
ère, l’essentiel du Proche-Orient ancien tombe sous la domination de l'empire
romain. En 63 avant Jésus-Christ, la ville de Jérusalem est prise par le
général Pompée, et le royaume de Juda devient un Etat vassal de Rome.
Le pays hébreu est néanmoins doté d’un roi d’origine
édomite, Hérode le Grand, qui règne sur Juda (devenu la Judée) tout en
étant soumis
à Rome. Hérode rassemble sous son sceptre un vaste territoire,
comparable à
celui de l’ancien royaume d’Israël. Il fait entièrement reconstruire le
Temple
de Jérusalem qui avait été détruit au cours des guerres antérieures.
L'enfant Jésus vient au monde sous le
règne d’Hérode le Grand. A la mort de celui-ci en 4 av. J.-C, le pays
est divisé
en quatre « tétrarchies » confiées aux fils d’Hérode. Mais la
Judée repasse
bientôt sous contrôle direct de Rome, administrée par le préfet Ponce
Pilate entre
26 et 36 de notre ère.
Dans cette situation, une partie des Juifs
aspirent à l'indépendance, comme le mouvement des zélotes qui opère des
attentats
contre l'armée d'occupation, sévèrement réprimés. L’autre attitude
consiste à supporter
le régime tout en maintenant le culte monothéiste. Cette tendance est
illustrée
par les prêtres, les pharisiens et les scribes qui entretiennent le
Temple et
font appliquer la loi juive.
Les quatre Evangiles
Les quatre premiers livres du Nouveau Testament, les
évangiles, relatent la vie et les actes de Jésus de Nazareth. A peu
près
identiques, ces textes sont l'oeuvre de quatre auteurs dont certains
ont connu Jésus
: Matthieu, Marc, Luc et Jean.
Matthieu est un ancien collecteur d'impôts, devenu l'un des douze
apôtres du Christ. Marc
fait partie de l'entourage des disciples, proche de saint Pierre et de
saint
Paul. Luc est un médecin grec qui fait partie des tout premiers
chrétiens. Jean
est vraisemblablement aussi l'un des douze apôtres. Les quatre livres
ont été
écrits quelques années après le ministère de Jésus.
Jean le Baptiste
La mission de Jésus sera annoncée par un prophète,
Jean le
Baptiste, qui sera son contemporain et son précurseur. Jean est le fils
du
prêtre Zacharie et d’une cousine de la Vierge Marie nommée Elisabeth.
Tandis que
Zacharie assure son service dans le Temple, il est averti de la
naissance de son fils par l’apparition
d’un ange. Mais comme il se permet d’en douter, il est puni d’un
mutisme
temporaire.
Lorsque
Elisabeth est enceinte de six mois, Marie vient lui rendre
visite alors qu'elle-même attend déjà Jésus. A l’instant où les deux
femmes se
rencontrent, Elisabeth sent son enfant bouger, ce qu’elle interprète
comme un
signe perçu de la présence du futur Fils de Dieu.
Le jour de l'accouchement d’Elisabeth, Zacharie
encore muet inscrit
le prénom qu’il a choisi pour l’enfant : il s'appellera Jean. A
cet
instant, Zacharie retrouve miraculeusement l'usage de la parole, et
prononce une
bénédiction en annonçant que l'enfant sera un prophète.
Devenu adulte, le
prophète Jean parcourt la région du fleuve Jourdain. Il vit dans le
plus grand
dénuement, habillé d'une simple peau de bête et se nourrissant des
maigres produits
du désert. Il déclare au peuple venu le visiter que l’avènement du
Royaume de Dieu est imminent
et qu’en conséquence chacun doit se repentir, purifier sa conscience et
s'ouvrir à Dieu. Jean purifie symboliquement chaque personne en
l'aspergeant
d'eau du fleuve : c'est le baptême. Jean prépare la venue de l’homme
qui vient
de Dieu.
Vue de la rivière Jourdain, qui relie le lac de
Tibériade
à la
Mer Morte.
(source: holylandnetwork.com)
Le destin de Jean le Baptiste sera tragique. Dans
ses
discours, il apostrophe et dérange certaines personnalités de haut
rang. C'est le cas
du tétrarque de Galilée Hérode Antipas, à qui il reproche de vivre
illégitimement avec Hérodiade, la femme de son frère. Cette accusation
irrite
sérieusement la famille régnante, et Jean finit par être arrêté.
Cependant Hérode veut ménager son prisonnier, à la
différence de sa maîtresse Hérodiade qui a moins de scrupules. Voulant
la mort
de Jean, elle use d'un stratagème pour l'obtenir. Au cours d'une fête,
sa fille
Salomé exécute en public une danse lascive. Hérode est séduit et promet
à
l'adolescente de lui accorder une faveur au choix. A l'instigation de
sa mère,
Salomé demande alors la tête de Jean-Baptiste. Piégé par la parole
donnée, Hérode
ordonne la décapitation du prisonnier.
Jean le Baptiste prêchant près du Jourdain.
Enluminure des frères Limbourg, XVe siècle, Belgique.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
La naissance et la jeunesse de Jésus
Dans le village de Nazareth en Galilée, la jeune
vierge
Marie est fiancée au charpentier Joseph. Le mariage est planifié, mais
la
future mère du Christ est témoin d'une apparition. L'ange Gabriel
l'informe
qu'elle sera bientôt enceinte d’un fils qui sera appellé Jésus. Même en
étant vierge,
Marie donnera naissance à un enfant venu de Dieu.
La Vierge Marie, Mère de Jésus, interprétée par
Olivia
Hussey.
Film de Francisco Zeffirelli, "Jésus de Nazareth", 1977.
(source :
users.hol.gr/%7Etgsonsoe/)
Marie est
pourtant obligée de révéler à Joseph qu’elle est enceinte d'un enfant
qui ne
vient pas de lui. Joseph est atterré, mais peu après il est à son
tour témoin d'une vision. L'ange l’informe
que le futur fils de Marie ne vient pas des hommes, mais de Dieu, et
qu'il sera un
grand prophète et un grand roi.
L'Annonciation. Peinture
contemporaine.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Dès lors, le mariage prévu redevient possible et il
est célébré
quelques jours plus tard. Au terme de la grossesse de Marie, une
contrainte administrative vient compliquer l’accouchement. L'empereur
fait procéder
à un recensement de population dans tout l'empire, obligeant chacun à
se faire enregistrer sur son lieu de naissance. Joseph et Marie doivent
se rendre à Bethléem en
Judée, dont ils sont originaires. Les conditions du voyage sont
difficiles à
cause de la grossesse. Le couple arrive à Bethléem alors que
l'accouchement est
imminent. Les hôtelleries étant toutes complètes, Joseph et Marie
s'installent
à la hâte dans une étable. L'enfant Jésus vient au monde dans ces
conditions
précaires, au milieu de la paille et des mangeoires pour bestiaux.
A des milliers de kilomètres de là, des mages orientaux ont la vision
d'une étoile leur annonçant la naissance d'un futur grand roi des Juifs
en Judée. Ils font le déplacement pour le voir et parviennent à
Jérusalem. Pour trouver l'Enfant, ils rendent visite au roi Hérode afin
de se renseigner. Hérode consulte des prêtres qui l'informent que le
"Messie d'Israël" doit naître à Bethléem. Les mages sont priés de
revenir après avoir vu le nouveau-né et de renseigner le roi à leur
tour. Les voyageurs arrivent donc à Bethléen et trouvent l'Enfant Jésus
couché dans une mangeoire et lui offrent des présents. En prenant
congé, ils repartent directement dans leur pays mais sans retourner
chez Hérode, car un songe divin les en a dissuadé.
Lorsque Hérode réalise que les mages ne
reviendront
pas le voir, il entre dans une violente colère qui le conduit à prendre une grave
décision. Il
donne l'ordre de passer au fil de l'épée tous les jeunes enfants mâles
d'Israël. L’ordre est exécuté et les nouveaux-nés de tout le pays sont
exterminés.
Bergers à Bethléem.
(source: www.bibleplaces.com)
La famille de Jésus est prévenue du danger par un
message
divin que reçoit Joseph, leur conseillant de se rendre en Egypte pour
mettre
l'enfant à l'abri. Les parents de Jésus partent pour l'Egypte, et y
restent
jusqu'à ce que le cruel roi Hérode soit décédé. Alors ils rentrent en
Israël et
réintègrent leur village de Nazareth.
La fuite en Egypte.
Peinture de Bernard Brouillard, XXe s., France.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
On a peu d’informations sur la jeunesse de Jésus à
Nazareth, sinon qu'il travaille comme charpentier aux côtés de son
père. Un épisode est relaté alors
que Jésus a environ douze ans. Lors du pélerinage annuel à Jérusalem,
Joseph et
Marie perdent de vue leur fils sur le chemin du
retour. Ils le retrouvent en ville, à
l'intérieur du Temple, en train de s'entretenir avec les prêtres et de
mettre
leur érudition en difficulté. Jésus se justifie en déclarant s'occuper
des
affaires de son Père ...
Jésus au milieu des docteurs
du Temple.
Enluminure.
(source : sandamiano.centerblog.net)
Episodes de la vie publique de Jésus-Christ
L'un des premiers évènements connus de la vie de
Jésus adulte
est celui de son baptème. Il se rend auprès de Jean-Baptiste près du
fleuve
Jourdain et demande le baptême, ce qui étonne Jean : ce serait plutôt
l'inverse
qu'il faudrait faire ! Mais Jésus insiste et se fait baptiser par Jean.
Lorsque
Jésus sort du fleuve, une colombe se pose sur sa tête et une voix
puissante
retentit : "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le". Jésus
s’éloigne
sous les yeux des témoins étonnés de la scène.
Le baptême de Jésus. Enluminure.
Musée arménien d'Ispahan, Iran.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Jésus se retire dans le désert où il demeure pendant
quarante
jours, préparant sa mission dans la solitude et la prière. Il est alors approché
par le démon qui le tente en lui présentant toutes sortes de pièges. Nourriture
miraculeuse, pouvoir et
richesse, tentative de saut dans le vide : Jésus les
rejette systématiquement. Tandis que le malin s'éloigne, des anges
viennent honorer celui qui a résisté aux tentations.
A l’issue de sa retraite au désert, Jésus retourne à
la vie
publique et choisit quelques personnes pour l'accompagner dans sa
mission. Les
apôtres sont au nombre de douze et comptent des proches cousins, des
amis et
des personnes rencontrées en chemin. Jésus et ses compagnons parcourent
la Terre
sainte de village en village, annonçant à leurs habitants la venue
prochaine du Royaume de Dieu.
Jésus traverse aussi la région de Samarie, réputée
hostile au peuple juif. Faisant halte près d'un puits, il rencontre une femme du pays venue y puiser de l'eau. Jésus lui
parle
d’une autre
sorte d’eau susceptible de désaltérer pour toujours. La femme se montre
intéressée, mais
Jésus devine la réalité de sa vie dissolue. Alors elle comprend que
Jésus est un prophète, elle exprime
sa foi
et son attente d'un Messie. Et Jésus de révéler que le Messie n'est
autre que
lui-même.
La
Samaritaine émue retourne dans
son village pour témoigner de sa rencontre. Les habitants la suivent et accueillent
Jésus durant plusieurs jours.
Jésus et la Samaritaine.
Peinture de Jean de Flandres, XVIe s.
(source: spiritualite-chretienne.com)
Au cours de son ministère itinérant,
Jésus se rend près du lac de Tibériade où l'apôtre Simon a exercé le métier de
pêcheur. Devant une foule nombreuse, il monte dans une barque et s'éloigne de quelques
mètres pour s’adresser au peuple présent sur la rive. Il enseigne sa
spiritualité à la foule, au moyen de paraboles dont la nature symbolique révèle la signification.
Barque de pêche évoquant
celle de Pierre.
Reconstitution s'inspirant d'une ancienne épave.
(source: bibleplaces.com)
Jésus prêche l’humilité, la
bienveillance et la générosité envers les personnes défavorisées qu’il veut tirer
de la détresse et du désespoir. Depuis le sommet d’une colline, il adresse à la
foule des paroles qui seront appelées les Béatitudes :

Les Béatitudes. Icône contemporaine.
(source : http://sfswedenborgian.org).
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"Heureux ceux qui ont une
âme de pauvre, car le Royaume des cieux est à eux.
Heureux les doux, car ils auront
la Terre en partage.
Heureux ceux qui pleurent, car
ils seront consolés.
Heureux ceux qui ont faim et soif
de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car
ils obtiendront miséricorde.
Heureux ceux qui ont le coeur
pur, car ils verront Dieu.
Heureux ceux qui font régner la
paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car
le Royaume des cieux est à eux".
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Il
ajoute que les témoins qui seront
persécutés en son nom seront bénis de Dieu et largement
récompensés, tout comme les prophètes qui furent maltraités dans le
passé.
La pratique religieuse
Les
apôtres ayant reconnu ne pas savoir prier, Jésus leur transmet
le texte du Notre Père :
"Notre Père qui es aux
Cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté
soit faite sur la Terre comme au Ciel. Donne-nous aujourd'hui notre
pain quotidien, pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensé, et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du mal".
Jésus conseille d'insister
dans la prière sans se
décourager. Car si personne n’aurait l'idée de nourrir ses enfants avec
des
pierres, à plus forte raison le Père bienveillant pourvoira-t-il aux
besoins
humains. Dieu ne nourrit-il pas les oiseaux ? Plutôt que de
s’inquiéter des biens matériels,
on recherchera d’abord la justice et le reste viendra en sus.
Les miracles
L’un des premiers épisodes miraculeux rapportés dans les
évangiles se produit à Cana, un village où Jésus est invité à un
repas de
noces. Au cours du dîner, on apprend que la réserve de vin est épuisée.
Jésus conseille
alors aux servants de mettre de l'eau dans les cruches à vin. Les
serviteurs
s'exécutent et constatent aussitôt que l'eau s'est transformée en vin.
La fête
peut continuer et les invités remarquer que le vin de meilleure
qualité a été
gardé pour la fin !
Le miracle des noces de Cana..
Peinture de Duccio di Buonning Cegna , XVIe s., Italie.

La
multiplication des pains. Icône byzantine.
(source:
perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
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Jésus
s'adresse quotidiennement à la foule, de plus en plus nombreuse à le
suivre
pour entendre ses paroles. Un jour il l'emmène loin de ses
habitations. En fin de journée, les apôtres réalisent qu'il faut
renvoyer le peuple ou bien la nourrir sur place. N'ayant que très peu
de pain et de poisson,
les disciples s'en inquiètent auprès de leur maître. Celui-ci leur
demande de
nourrir les gens à partir de ce maigre reste.
Mais le miracle se
produit : des
paniers entiers remplis de pain et de poisson sont distribués à la
foule. La
population ce jour-là compte au moins cinq mille personnes, et la
nourriture
est plus que suffisante. Il reste en fin de repas douze corbeilles
pleines de
nourriture en excès.
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Jésus accomplit aussi et surtout des miracles de
guérison.
On lui présente constamment des personnes atteintes de toutes sortes de
pathologies
et d'infirmités : paralysie, lèpre, épilepsie, surdité, mutisme,
cécité,
possession du démon. Il les guérit systématiquement, devant une foule
toujours
plus exaltée.
Il ressuscite quelquefois des
personnes récemment décédées. Dans une scène fameuse, Jésus se rend au
tombeau de
son ami Lazare de Béthanie qui vient de mourir. Ayant fait réouvrir le
sépulcre,
il appelle le défunt d'une voix forte. Lazare se lève et sort du
caveau, son
corps entouré de bandelettes. Ainsi, la résurrection d'un mort illustre
l'une
de ses paroles : "Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en
moi, celui-là vivra".
La résurrection de Lazare. Icône contemporaine.
(source : ecriture-icones.fr)
Les guérisons miraculeuses se
multiplient, et partout où Jésus passe on lui présente des malades et des
infirmes. Alors qu'il se trouve dans une maison dont l'entrée est encombrée par
la foule, deux brancardiers transportant un paralytique tentent de s'en approcher.
Les porteurs n'hésitent pas à démonter la toiture pour descendre le paralysé à
l'intérieur ! Alors que les gens protestent, Jésus déclare à la personne
handicapée que ses péchés sont pardonnés, puis lui ordonne de se lever. L'infirme
se dresse sur ses pieds et parvient à marcher. L'assemblée stupéfaite reconnaît
n'avoir jamais rien vu de pareil.
En se déplaçant sur un chemin, Jésus rencontre un
groupe de
dix lépreux qui lui demandent de les délivrer de leur maladie. Il les
envoie
simplement se laver dans le bassin de Siloé, et ils en ressortent en
parfaite
santé. Mais Jésus s’étonne qu’un seul d'entre eux ne vienne le
remercier. Le
seul qui lui exprime sa reconnaissance reçoit sa bénédiction.
La guérison du paralytique.
Mosaïque de la basilique de Ravenne, Ve s.
(source: rouen.catholique.fr)
Les miracles s’appliquent aussi à des affections non
identifiées dont les victimes sont dites « possédées du
démon ». Jésus
croise ainsi sur une route deux hommes ayant un aspect
effrayant. « Légion » est leur nom, ce qui signifie que les
démons qui les habitent sont très nombreux. Les esprits mauvais sortent
alors et
atteignent un troupeau de porcs, qui se jette aussitôt dans
un
précipice ... Les deux hommes retrouvent un aspect calme et
serein.
Les guérisons miraculeuses ne sont pas réservées aux
seuls Juifs.
Un centurion romain vient un jour demander à Jésus la guérison d’un
serviteur.
L'officier explique modestement qu'il suffit sans doute à Jésus de
prononcer
une phrase sans se déplacer pour que la guérison ait lieu. Jésus admire
sa grande foi, et à cet instant le serviteur est délivré de sa
maladie.

Jésus
marche sur l'eau. Icône contemporaine.
(source :
pinterest.com/hennymazurel)
Jésus réalise aussi des miracles sur les éléments
naturels. Un
jour où l'apôtre Pierre et ses compagnons naviguent en barque sur le
lac de
Tibériade, ils aperçoivent à quelque distance Jésus qui se tient debout
sur les
flots. Effrayés, les disciples sont rassurés par Jésus lui-même qui les
appelle. Alors Pierre tente de le rejoindre, et s’engage en
marchant lui
aussi sur le lac. Mais bientôt il perd courage et s'enfonce. Jésus lui
tend la
main en expliquant qu'il a sombré parce qu'il n'avait pas assez de foi
...
Lors d’une autre traversée, Jésus est endormi dans
la barque
de Pierre tandis que ses occupants font face à une violente tempête.
Réveillé
par l'un des apôtres angoissé, Jésus étend la main et ordonne à la
tempête de
se calmer. Aussitôt le vent tombe et les vagues s'aplatissent net. Ses
compagnons se demandent alors en eux-mêmes : qui est celui-ci, à qui
même le
vent et la mer obéissent ?
La tempête apaisée. Enluminure.
Evangéliaire d'Echternach, XIe s., Allemagne.
(source : perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Jésus emmène trois de ses disciples au sommet une haute
montagne, sur laquelle il se montre sous une forme inhabituelle. Ses
vêtements
et son corps prennnent soudain un aspect resplendissant.
Les
apôtres impressionnés aperçoivent également deux autres personnages,
qu'ils
identifient aux prophètes Moïse et Elie. Pierre propose à Jésus de
dresser trois
tentes pour accueillir ces illustres visiteurs. Mais la vision prend
fin, les
prophètes disparaissent et Jésus retrouve son aspect habituel. Il
demande alors
à ses compagnons de rester discret à propos de cette Transfiguration.

La Transfiguration. Enluminure.
Evangile de Trezibonde, XIe s., Italie.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Les paraboles
La spiritualité de Jésus s’exprime souvent de façon
imagée à travers des paraboles. Celle du bon pasteur, par
exemple, met en
scène un berger qui a perdu une brebis de son troupeau. Inquiet, il
laisse le
reste du troupeau dans l'enclos et part à sa recherche. Lorsqu’il la
retrouve,
il est au comble du bonheur car la vie d'une seule brebis est précieuse
à ses
yeux. Pareillement, le devenir de toute personne a une grande
importance devant
Dieu qui désire qu'aucune âme ne soit perdue.
La parabole du bon pasteur.
Icône contemporaine, Etats-Unis.
(source:
perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
La parabole du bon Samaritain est l'histoire d'un
voyageur violemment
agressé et dépouillé sur une route. Laissé sans connaissance au bord du
chemin,
il est dépassé par plusieurs personnes indifférentes à son sort. Le
seul
passant qui lui porte assistance est un Samaritain, qui transporte la
victime
jusqu'à une auberge et prend même en charge les frais médicaux. Jésus
montre le
dévouement de ce Samaritain comme le modèle d'une conduite exemplaire.
Celle de l'enfant prodigue met en scène un
adolescent qui s’échappe
de la maison de son père et part vers un pays lointain. Il dépense
là-bas tout
son argent dans une vie de débauche. Se trouvant bientôt sans
ressources, il
n'a pas d'autre choix que de rentrer chez son père. A son retour,
celui-ci organise
une grande fête en l'honneur du fils retrouvé. Voyant cela, son autre
fils est
pris de jalousie, mais son père lui explique qu'il tient à marquer les
retrouvailles car sa famille est de nouveau réunie.
La parabole du bon
Samaritain.
Peinture contemporaine de Anne de Vries,
Pays-Bas.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
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La parabole de l'enfant
prodigue.
Peinture contemporaine de soeur Sainte-Anne,
Afrique.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
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Une autre parabole toute simple est celle du grain
de
sénevé. Si le minuscule grain d'une plante est mis en terre, il germe
pour devenir un arbre immense dans lequel les oiseaux viennent
s’abriter. De cette image symbolique, il ressort qu'un minimum de foi peut se développer jusqu'à
permettre
la réalisation de grandes oeuvres.
Jésus prend encore l'image d'un figuier stérile.
Dans le
verger fertile d'un cultivateur, un seul arbre ne donne pas de fruit.
L'idée
vient alors au propriétaire de couper l'arbre qui occupe
inutilement de
la place et qui épuise le sol. Mais son serviteur lui donne un autre
conseil. Avant
de le supprimer, il suggère de tout tenter afin de le faire produire :
rajouter
de l'engrais, lui bêcher le pied et l'arroser davantage. S‘il ne
donne toujours rien alors qu'on a fait le maximum pour l'y aider, alors
seulement on le coupera.
L'histoire des servantes vierges
est celle de dix femmes chargées de veiller en attendant le retour de
leur maître, sans connaître l'heure où il viendra. Lorsqu'il rentre
enfin, il trouve la moitié d'entre elles endormies. Ces
vierges négligentes sont alors condamnées. Il en va ainsi de la
destinée humaine : chacun doit être toujours prêt à faire face à
l'échéance ultime.
Jésus parle à la foule.
Peinture contemporaine
de
Carme Sole Vendrell, XXe s., France.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Citons encore l'image d'un cultivateur qui sort pour
ensemencer son champ. Les grains qu'il jette peuvent tomber dans le
champ où
ils pousseront correctement, mais aussi sur le chemin où il seront
consommés, dans
les buissons où ils seront étouffés et dans les rochers où ils seront
desséchés.
Ainsi, la parole de Dieu transmise aux hommes peut tomber sur un
terrain
favorable ou défavorable, selon si ceux qui l’entendent sont prêts à la
recevoir ou non.
Un riche père de famille prépare le mariage de son
fils en
organisant une grande fête, à laquelle tous ses amis sont conviés.
Pourtant,
ceux-ci déclinent tous l'invitation sous des prétextes futiles. Déçu,
le maître
se met alors en colère : puisque les invités refusent de venir, il
charge ses
serviteurs d'aller chercher tous les mendiants et les estropiés
qu'ils trouveront, afin de les remplacer. Et aucun des invités initiaux
ne partagera le repas de noces.
Jésus conte aussi l'histoire du propriétaire d'une
vigne qui
confie sa plantation à ses serviteurs. Ayant quitté le pays, il envoie
un
émissaire prendre des nouvelles du domaine. Mais voyant arriver le
messager,
les serviteurs se jettent sur lui et le tuent. Apprenant cela, le
maître envoie
alors son fils comme nouvel émissaire, espérant que lui au moins sera
respecté ; il est tué pareillement. A son retour, le
propriétaire fait
alors arrêter et condamner les vignerons homicides qui ont agi en
insensés. On peut y
voir une comparaison avec le Dieu d'Israël, qui a envoyé auprès de son
peuple
ses prophètes, puis son Fils : au lieu d'être écoutés, ils ont été
persécutés.
La parabole des vignerons
homicides.
Enluminure extraite
du Speculum humanae salvationis, XVe s., France.
(source : bibliothèque municipale de Lyon)
Il
faut encore évoquer la
parabole du riche propriétaire qui confie sa fortune à trois
serviteurs, et les
charge d'investir l'argent pour qu'il rapporte un intérêt. Ayant quitté
le
pays, il revient quelques mois plus tard et fait le point sur les gains
obtenus.
Les deux premiers serviteurs ont fait fructifier leur argent et sont
récompensés en proportion. Le troisième rend l’argent tel quel à son
maître, sans
l’avoir placé, et lui reproche en outre d'être dur et impérieux. Le
maître
chasse alors ce serviteur qui n'a fait aucun effort pour valoriser le
capital confié.
On rapportera
enfin l'histoire d'un roi qui fait ses comptes avec ses fonctionnaires.
L'un d’eux
étant très endetté, le roi menace de le mettre en prison, mais il se
ravise en voyant
la détresse du serviteur. Il va même jusqu'à annuler sa dette. Le
serviteur
sort du palais et rencontre un ami qui lui doit un peu d'argent.
Réclamant son
dû, il se montre intraitable et lui intente un procès. Cette affaire
parvient
aux oreilles du roi qui le convoque à nouveau, surpris
de cette intransigeance.
Puisque le serviteur a été sans pitié, sa dette ne sera finalement pas
annulée.
Le Juge suprême traitera chacun comme il aura traité ses semblables.
Une morale chrétienne
La morale tient une place importante et originale
dans
l'enseignement de Jésus-Christ. Il donne à ses disciples un nouveau
commandement : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai
aimés ». Jésus est attentif à la détresse humaine des personnes
les plus défavorisées
: malades, personnes sans ressources, handicapés, victimes de toutes
sortes de
fléaux. Le premier devoir de chaque personne est de pratiquer la
bienveillance
et la générosité envers les personnes en difficulté.
Jésus conseille également d’éviter les conflits en
toutes
circonstances, de ne pas être rancunier au point d’accepter d’être une
victime. Le fait de tendre la joue gauche si l’on est frappé sur la
droite, ou de
se laisser dépouiller de sa bourse jusqu’à donner son manteau, peuvent
être des
formes de non-violence et de don.
Jésus de Nazareth, interprété par
Robert Powell.
Film de Francisco Zeffirelli,
1977.
(source : users.hol.gr/%7Etgsonsoe/)
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Car il est vain de vouloir combattre le mal par le
mal.
Celui-ci ne peut être éliminé que par le bien. Dieu nous invite donc à
ménager
ceux qui nous persécutent et à aimer ceux qui nous haïssent. En effet,
quel
mérite aurait-on de n'aimer que ses amis ? On aimera son prochain
en
considérant à la fois ses amis et ses ennemis.
Les hommes n’ont pas besoin de se juger entre eux.
Dieu est
le seul juge, et jugera chacun de la manière dont il aura jugé ses
semblables.
Ne faisons pas à autrui ce que l'on ne voudrait pas que l'on fasse à
nous-mêmes.
On s’abstiendra également de toute forme
de reproche, car chacun a ses propres défauts. Celui en effet qui fait
remarquer à son
frère qu'il a une paille dans son oeil ne réalise pas qu’il a une
poutre dans
le sien ! Un aveugle ne peut pas guider un autre aveugle.
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Les apôtres questionnent Jésus sur la notion de pardon, car
il est
préconisé à chacun de pardonner en cas d'offense. Si quelqu'un nous
fait du
tort plusieurs fois de suite, combien de fois devra-t-on lui pardonner ? Non
pas sept fois, mais soixante-dix-sept fois sept fois.
Il faut aussi savoir rester humble. En se penchant
sur des
enfants qui l'entourent, Jésus déclare qu’il est nécessaire d’avoir un
coeur
d'enfant pour entrer dans le royaume de Dieu.
En matière de moeurs, la morale est plutôt stricte.
Le
divorce n'est pas reconnu par Jésus. Pourtant, lui fait-on remarquer,
Moïse n’a-t-il
pas permis de divorcer ? Jésus explique que Moïse n’a autorisé le
divorce qu’à
cause de la dureté du coeur humain. En réalité, deux personnes unies
par le mariage ne font plus qu'une devant Dieu. Que l'homme ne sépare
pas ce
que Dieu a uni ! Tout homme divorcé qui épouse une seconde femme commet
un
adultère vis-à-vis de la première.
Révélations
messianiques
Pour
Jésus, le plus important des
commandements divins est celui-ci : « Tu aimeras le
Seigneur
ton Dieu, de toute ta force et de toute ton âme ». Le second est
presque
aussi important : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». De
ces deux
commandements, tous les autres sont issus.
Jésus commente un jour les opinions que les hommes
se font
de lui, la plupart le considérant comme un prophète. Lorsqu’il demande
aux apôtres leur avis, Simon déclare que Jésus est le messie et le fils
du Dieu vivant.
Jésus approuve, et déclare que c'est le Père céleste qui a inspiré
cette
réponse. De ce fait, Simon s'appellera désormais Pierre, et c’est sur
cette
pierre que se construira son Eglise. Celle-ci sera
protégée des forces du mal durant les siècles à venir.
Mais Jésus annonce qu’il devra d’abord subir une
terrible
épreuve. A Jérusalem, il sera arrêté et condamné à mourir dans de
terribles conditions.
Surpris, Pierre veut l'en dissuader mais Jésus le reprend sévèrement : cette
fois, dit-il,
c'est le démon qui a parlé. Jésus évoquera plusieurs fois le tragique
destin
qui l’attend. Mais trois jours après sa mort, il ressuscitera.
Jésus et les douze apôtres. Peinture contemporaine
de © Ed de Guzman, Philippines.
(source : touchtalent.com)
Jésus parle encore de sa relation au divin. Etant le fils de Dieu qui
s'est
fait homme, il existait avant la création du Monde, et à la fin des
temps il
siègera à la droite du Père comme roi de l'Univers.
Il fait encore des prophéties sur le futur. Un jour
viendra
où la ville sainte sera investie et cernée de toutes parts.
Ce
jour-là, ses habitants devront se réfugier dans les montagnes car la
ville
succombera aux assauts des païens. Le Temple sera détruit et il n'en
restera
pas deux pierres l'une sur l'autre.
Un temps viendra aussi où le Fils de l'Homme,
c'est-à-dire
Jésus, fera un retour triomphal sur la terre. Mais l’humanité
traversera d’abord
une grande tribulation, une épreuve jamais subie encore sur terre. Le
ciel
s'obscurcira, la lune perdra sa clarté et de faux prophètes opèreront
des
prodiges. Après ces jours sombres, le Fils de Dieu apparaîtra dans la
gloire.
Les trompettes célestes sonneront et les anges rassembleront toutes les
âmes. Seul
le Père connaît le jour et l'heure où ces évènements se produiront.
Au jour du Jugement dernier, le Fils de l'Homme
siègera à
droite du Père céleste, dominant d’un côté les élus et de l’autre les
damnés.
Aux élus il dira qu'ils lui ont porté secours dans sa détresse, et aux
damnés
il reprochera de ne pas l'avoir fait. Les uns et les autres demanderont
quand
cela sera arrivé ; en réalité, tout le bien ou le mal qu’ils auront
fait au
plus faible d’entre eux, c’est au Christ lui-même qu’ils l’auront fait.
Le Jugement dernier. Icône contemporaine.
(source
: stmaterne.blogspot.fr)
L'entrée à Jérusalem
Tout en
parcourant
le territoire d'Israël, Jésus et ses disciples se rapprochent de
Jérusalem peu
avant la date de la Pâque juive. Ils dînent un soir dans le village
voisin de
Béthanie. Au cours du repas, une femme verse sur sa tête un peu d'huile
précieuse. Les apôtres auraient préféré que l’on vende cette huile pour
nourrir
des pauvres. Mais Jésus les reprend : le geste de cette femme est
légitime et
unique, alors que l'occasion de nourrir les pauvres se présentera
toujours.
Quelques jours plus tard, Jésus fait son entrée dans
Jérusalem. Il y apparaît monté sur un âne, tandis que la foule
lui
fait une ovation. La population étend des manteaux sur son chemin, agite des
rameaux
d'olivier et chante en bénissant le fils de David qui vient au nom du
Seigneur.
Le Christ pénètre dans la ville juché sur un âne, comme il est écrit
dans les
livres de l'Ancien Testament.
L'entrée de Jésus à Jérusalem.
Enluminure.
Evangéliaire d'Othon III, XIe s., Allemagne.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
A Jérusalem, Jésus se rend au
Temple bâti
par Hérode le Grand, dans la cour duquel se tient un marché où l'on vend des
articles
de sacrifice. Jésus s'en prend brutalement aux marchands, affirmant que
le
Temple de Dieu n’est pas un lieu de commerce mais de prière. Il détruit
les
étalages et chasse les commerçants, se plaignant que la maison de son
Père est
devenue un repaire de brigands.
Le Temple de Jérusalem,
construit par
Hérode le Grand
et aujourd'hui détruit. Maquette réduite actuelle.
(source:
bibleplaces.com)
Jésus donne son enseignement dans le Temple, entouré
d'un auditoire
attentif. Mais il se heurte à l'incompréhension des
prêtres et des scribes, qui n'ont pas la même conception que lui de la
pratique
religieuse. Lui-même leur fait de graves reproches, déclarant que ce
sont des
hypocrites et des aveugles qui égarent la communauté des fidèles. De leur côté les prêtres et les
docteurs crient
au blasphème. Le différend se creuse, et on cherche dès lors à lui
tendre des
pièges afin de pouvoir l'arrêter.
Dans cet esprit,
une femme coupable d'infidélité conjugale lui est présentée. Selon la
loi hébraïque,
cette faute mérite la mort par lapidation. Jésus est interrogé :
faut-il
la lapider ? Par une célèbre réplique, il recommande que celui qui n'a
jamais péché
jette la première pierre. Entendant cela, aucun des accusateurs n’ose
la lapider
et Jésus ne la condamne pas non plus.
Le Christ et la femme adultère.
Peinture anonyme contemporaine, Chine.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Le complot
Les prêtres, les pharisiens, les docteurs et les
scribes du
Temple deviennent plus en plus hostiles à Jésus, à cause de son
ascendant sur
les foules et de leur désaccord sur certains principes. Un complot se
met en
place dans l’objectif de le faire condamner à mort.
Pour
faire arrêter Jésus, il faut d'abord une raison officielle : on
pourra
l'accuser de blasphème ou de trouble à l'ordre public. Il faudra aussi
l'identifier à coup sûr, sans risque d'erreur sur la personne. A cette
fin ils s’assurent du concours de l'un des apôtres, Judas Iscarioth, en
échange d’une
forte récompense.
La Cène
L'arrestation se prépare pour la semaine qui précède
la Pâque
juive. Jésus est au courant de ce qui se trame. Le jeudi soir, veille
de son
arrestation, il réunit ses disciples pour fêter la Pâque en leur
compagnie. Il
leur révèle que ce repas est pour lui le dernier car son
arrestation est
imminente. Il les informe aussi que l'un des douze apôtres le livrera aux
bourreaux.
A ce moment, Judas se lève et quitte les lieux.
La Cène. Peinture de Coburn, XXe s., Australie.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Le dernier repas du Christ, la Cène, est un moment
angoissant. Il deviendra très important pour les chrétiens car il est à
l'origine de la messe. Au cours de ce repas, Jésus partage le pain et le donne
aux apôtres. En le distribuant, il explique que ce pain n'est pas du pain
ordinaire, mais qu'en réalité c'est son corps qu'ils vont manger. Car son corps
va être donné aux hommes comme sacrifice, en réparation des fautes de l'humanité.
Le corps du Christ renouvelle l'Alliance que Dieu fit jadis avec le peuple
hébreu. Jésus leur demande de perpétuer cet évènement.
Jésus présente ensuite la coupe de vin et en fait boire les apôtres.
Il leur révèle que ce vin est son propre sang, qui va couler lors du même
sacrifice sur la croix. Comme le pain, il perpétue l'alliance entre Dieu et les
hommes, afin que les fautes humaines soient expiées. Jésus prend sur lui les
péchés des hommes en acceptant d'être puni à leur place. En lavant ainsi leurs
péchés, Jésus les réconcilie avec leur Père céleste. Ceux qui consommeront du pain
et du vin ainsi consacrés feront entrer Jésus en eux-mêmes, de sorte
qu’il continuera à vivre à travers eux.
La salle de
Jérusalem où
se serait déroulée la Cène.
La construction a été partiellement rebâtie en
chapelle au Moyen-Age.
(source: freestockphotos.com)
L'arrestation et le procès
Le repas terminé, Jésus conduit les apôtres sur le
mont des
Oliviers situé en-dehors de la ville. Jésus se met en prière, et tandis
que ses
disciples s'endorment il commence à ressentir l'angoisse de la terrible
mort qui l'attend. La tradition dira qu'il a pleuré du sang. Il
demande
à son Père de lui éviter cette mort affreuse, mais il se ravise en
acceptant
de lui obéir. Voyant ses amis profondément endormis, il les
réveille afin
qu’ils prient et n’entrent pas en tentation. Sa prière dure toute la
nuit, dans l'appréhension de l'épreuve et le désespoir.
Le jardin de Gethsémané sur le Mont des Oliviers. (source: freestockphotos.com)
Au lever du jour, une troupe d'hommes
armés pénètre dans le jardin des Oliviers. Ils sont guidés par Judas
Iscarioth,
qui les dirige vers le lieu où se tiennent Jésus et ses apôtres. Judas
s'approche de Jésus et l'embrasse, selon un geste convenu à l’avance
pour le désigner. Celui-ci s'étonne d’être livré par un baiser.
Jésus est
saisi sans opposer de résistance. L'un des apôtres sort pourtant son
épée, mais
Jésus l'en dissuade, déclarant que celui qui prend le glaive périra par
le
glaive.
Le prisonnier est conduit sous bonne garde chez le
grand
prêtre du Temple, où s’est réuni le conseil des prêtres appelé le
Sanhédrin. Celui-ci
examine son cas et cherche un motif de condamnation. On l'interroge sur
plusieurs déclarations qu'il aurait faites. Est-il le fils de
Dieu ? A-t-il
prédit la destruction du Temple ? Jésus acquiesce. L'assemblée
crie alors
au blasphème et réclame sa mort. Cependant les prêtres n'ont pas le
pouvoir de prononcer
la peine capitale, qui est du ressort de l’autorité romaine. L’accusé
devra comparaître
devant le gouverneur Ponce Pilate.
Jésus est présenté à Ponce Pilate.
Enluminure extraite du Codex Rossano, VIe s., Italie.
(source : bugpowder.com/andy)
Lorsque Jésus entre dans la forteresse où il est
présenté à
Pilate, celui-ci est dubitatif. Qu'a donc fait cet homme pour que les
Juifs veuillent
le punir de mort ? Il est accusé d'avoir blasphémé et de s’être
prétendu roi des
Juifs. Aux yeux de l'administrateur romain, ces arguments ne tiennent
pas. Mais
les Juifs insistent et exigent une condamnation à mort par crucifixion.
Pilate
toujours perplexe interroge Jésus sur son statut de roi des Juifs.
D'abord
silencieux, le prisonnier répond que sa royauté n'est pas de ce monde,
car sinon
ses armées auraient combattu pour lui.
Trouvant l’accusé innocent, Pilate tente de le
sauver en évoquant
une habitude qu’avaient les Romains de libérer un prisonnier au moment
de la
Pâque. Pilate demande à la foule de choisir entre Jésus et un meurtrier
nommé
Barrabas, également prisonnier. Le peuple réclame sans hésitation la
liberté
pour Barrabas. Devant les hésitations du gouverneur, le nom de Barrabas
est
clamé de plus en plus fort.
Pilate finit par céder sous la pression des Juifs
afin de
les satisfaire. Il conclut en se disant innocent du sang de cet homme,
et en s’en
lavant les mains. Il fait donc libérer Barrabas et prononce contre
Jésus la peine de mort par crucifixion.
Stèle romaine gravée au nom de Ponce Pilate, préfet
de
Judée.
Ruines de Césarée maritime.
(source : www.bible-history.com).
La Passion
Dès lors que le jugement est rendu, les soldats romains
chargés de l'exécution se saisissent à nouveau de Jésus et le maltraitent. Il
est d'abord flagellé, puis couvert par dérision d'un vêtement rouge et une
couronne d'épines, puisqu'il affirme être le roi des Juifs. Il est battu de
verges et couvert de crachats. Ensuite on lui rend ses vêtements et on lui
donne à porter une lourde planche de bois, qui servira de croix pour son exécution.
Le portement de croix. Enluminure de Jean Fouquet,
livre d'heures d'Etienne Chevalier, XVe s.
(source : classes.bnf.fr).
Jésus est contraint de sortir de la ville en transportant
lui-même le bois de la croix. Un cortège se forme, ouvert par les soldats
romains qui le conduisent sur un promontoire aux portes de la ville, nommé
Golgotha ou lieu du crâne. Sur le chemin, il porte péniblement son fardeau et
tombe plusieurs fois. Parvenu à destination, Jésus est dépouillé de ses
vêtements et fixé à la croix au moyen de clous qui percent ses mains et ses
pieds. La croix est dressée verticalement avec le supplicié.

Jésus crucifié. Plaque émaillée
du
XIIIe s.
Musée municipal de l'Evéché, Limoges
(source : www.culture.gouv.fr).
A côté de Jésus, deux autres condamnés sont voués au même
sort que lui. La lente agonie dure plusieurs heures, les condamnés étant voués
à une mort par asphyxie dans des douleurs extrêmes.
La foule des curieux assiste au pénible spectacle sous la
surveillance des soldats. Ceux-ci récupèrent même les vêtements des crucifiés,
et tirent au sort pour avoir la tunique de Jésus. Devant Jésus se tient sa
mère, effondrée, ainsi que l'apôtre Jean qui la soutient. Jésus demande à Jean
de prendre Marie chez lui désormais. D'autres spectateurs raillent le condamné
et l'insultent.
La crucifixion. Enluminure du missel
de Raoul du Fou, à l'usage de Poitiers, XVe s.
(source : eglise-niort.net).
En milieu d'après-midi, la terre se met soudain à
trembler, le ciel s'obscurcit et le grand rideau du Temple se déchire en deux.
Jésus prononce ses dernières paroles : "Mon Dieu, pourquoi m'as-tu
abandonné ?" Puis il dit encore : "Entre tes mains, je remets mon
esprit." Il pousse alors un grand cri et rend l'âme.
Après sa mort, quelques-uns de ses proches envisagent de
l'enterrer. L'autorisation de détacher le corps et de l'inhumer est demandée à
Pilate. L'ayant obtenue, un homme du nom de Joseph d'Arimathie offre sa tombe
pour que Jésus y soit inhumé. Il est donc descendu de la croix et déposé dans
le caveau situé à proximité du calvaire.
La Résurrection
Le surlendemain de l'enterrement, trois femmes de
l'entourage du défunt se rendent auprès de la tombe pour embaumer son corps. Elles
se demandent en chemin qui les aidera à réouvrir le caveau. Mais lorsqu'elles y
parviennent, elles sont surprises de constater que la tombe est déjà ouverte,
la pierre qui la fermait étant roulée sur le côté.
Pierre roulée fermant une tombe
en
Israël
(source :
freestockphotos.com).
En pénétrant dans le caveau, elles ne trouvent
pas le corps de Jésus. Un linceul est posé sur
l'extrémité de la banquette. A l’extérieur elles rencontrent un homme qu'elles croient
être le jardinier. L'une d'elles, Marie de Magdala, interroge le personnage,
mais immédiatement elle reconnaît Jésus, vivant, qui l'appelle. N’en croyant
pas ses yeux, elle se jette aussitôt à ses pieds. Jésus demande alors de transmettre
à tous la nouvelle de sa résurrection.
D'autres témoins affirment également avoir vu Jésus vivant
après sa mort. Deux disciples originaires d'un village nommé Emmaüs quittent
Jérusalem pour retourner chez eux. Sur leur chemin, ils sont
rejoints par un voyageur inconnu qui les questionne sur leurs mines attristées. Ils évoquent alors la
condamnation à mort de leur maître, Jésus de Nazareth. Alors l'homme prend la
parole et leur parle de la Bible, expliquant que cet évènement était prévu de
longue date dans les Ecritures.
Les disciples d'Emmaus. Peinture contemporaine de Phyllis Miller.
(source : fineartamerica.com)
Au crépuscule les voyageurs s’arrêtent
dans un village pour y partager un repas. L'inconnu prend alors du pain, le rompt et
le donne à ses compagnons. Voyant ce geste, ils le reconnaissent, lui Jésus, grâce
au même geste accompli lors de la Cène. A cet instant précis il disparaît de leur
vue. Les deux disciples, exaltés, repartent immédiatement pour Jérusalem afin
d'annoncer l'incroyable nouvelle de sa résurrection.
Jésus se manifeste à nouveau devant les apôtres réunis ensemble
à l’exception de Thomas (et de Judas qui s'est suicidé). Quelques jours plus
tard, les onze cette fois au complet sont à nouveau témoins de l’apparition de Jésus dans
la même demeure. Thomas refuse pourtant de le
reconnaître tant qu’il ne mettra pas la main dans ses plaies. Jésus l'invite donc
à faire le geste, et dès lors l’apôtre admet la réalité. Jésus observe que Thomas
a cru parce qu'il avait vu, mais il exhorte ceux qui croiront sans voir.
Le tombeau vide. Emplacement
d'un
corps
dans la "Tombe du Jardin".
(source :
freestockphotos.com)
L'Ascension
Il se montre encore une fois à ses disciples au bord du lac de
Tibériade, un matin où ils reviennent en barque d'une pêche nocturne infructueuse.
Jésus s'embarque à leurs côtés et leur fait mettre les filets à l’eau. Et ceux-ci
se remplissent de poisson, au point d’être trop lourds à hisser dans la barque !
De retour sur le rivage, il les fait s’asseoir et déjeuner.
Le repas
terminé, il demande trois fois à Pierre s’il l'aime. Celui-ci ayant répondu par
l’affirmative, Jésus explique qu'il doit désormais retourner vers son Père et
qu’ils ne le verront plus. Il promet en revanche d’envoyer le Défenseur, c’est-à-dire
l’Esprit-Saint, qui les inspirera pour rendre témoignage des oeuvres de Dieu.
Jésus commence alors à s'élever vers le ciel, puis disparaît
dans le brouillard. Les apôtres restent un moment les yeux levés, jusqu’à
ce que deux anges leur signifient qu'il est retourné vers son Père, et qu’ils
doivent maintenant transmettre son message aux nations du monde entier.
L'Ascension. Icône contemporaine.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
La Pentecôte
La suite de l'histoire des apôtres sans le Christ est
inscrite dans le Livre des Actes des apôtres. Quelques jours
après son ascension, les disciples de Jésus se trouvent tous réunis dans une
maison de Jérusalem, lorsqu’ils entendent soudain un grand bruit et aperçoivent
une grande flamme au-dessous du plafond. Ce feu surnaturel se divise en
plusieurs flammes qui viennent se poser sur la tête de chacun d’eux.
Les disciples
sortent aussitôt de l'habitation et se mettent à parler. Devant tous les habitants
qui ont été attirés par le bruit, ils dissertent spontanément sur
les oeuvres de Dieu. Les passants viennent à leur rencontre pour écouter, et bientôt
une grande foule les entoure, y compris des étrangers. Mais chacun d’eux comprend
les paroles des apôtres dans sa propre langue.
La Pentecôte, ou Descente de
l'Esprit-Saint.
Peinture contemporaine, Mexique
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux).
Dès ce moment, les disciples ne cessent plus de
prêcher.
Dans le Temple où ils se retrouvent, ils témoignent en public de
l'action de
Jésus, sa vie, ses oeuvres et son amour pour tous les hommes. De
nombreux auditeurs
touchés par leurs paroles se convertissent à la foi en Jésus-Christ. A
Jérusalem d'abord, puis dans toute la Terre sainte ensuite, on invoque
Jésus-Christ, on réalise des miracles, on suscite des conversions, on
donne le baptême. Les convertis
deviennent prédicateurs à leur tour, et parcourent bientôt les chemins
de
Palestine pour annoncer la « bonne nouvelle » de Jésus
ressuscité,
fils du Dieu d'amour, messie et sauveur des hommes.
Les premiers chrétiens
La nouvelle foi se propage comme une traînée de
poudre, mais
elle rencontre également des résistances. Les prêtres du temple et le
Sanhédrin interdisent que l'on prononce le nom de Jésus. Les païens
attachés aux cultes
polythéistes voient d'un mauvais oeil les progrès de la foi en Jésus,
fils d'un
Dieu unique.
Les apôtres qui
professent la nouvelle croyance se heurtent à l’hostilité des
autorités religieuses. On veut les empêcher de s'exprimer, mais ils passent
outre, affirmant obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Dans le Temple, ils sont
arrêtés plusieurs fois, puis relâchés. Un jeune converti, Etienne, est pris à
parti dans une discussion avec des Juifs. Son discours n'ayant pas plu aux
prêtres, Etienne est saisi et traîné hors de la ville, puis tué par lapidation.
En mourant, il demande à Dieu de ne pas tenir compte de ce meurtre. Saint
Etienne est le premier martyr connu du christianisme.
Le martyre de saint Etienne.
Enluminure. XVe s., Aragon, Espagne
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux).
La mort d'Etienne marque le début d’une vague de persécutions.
Pour y échapper, beaucoup de nouveaux convertis quittent Jérusalem et se
dispersent en Israël, où ils continuent à professer leur foi. A Jérusalem,
Pierre est arrêté et mis en prison, mais un ange vient briser ses chaînes et le
délivrer. Paradoxalement, les disciples du Christ sont de plus en plus
nombreux, alors même qu'ils sont combattus et persécutés.
Au début, les
conversions se produisent seulement parmi les Juifs. Un changement radical
s’effectue à la suite d’une vision mystique de Pierre. Alors que l'apôtre se trouve sur
la terrasse d’une maison de Joppé, il voit soudain descendre un drap céleste
rempli de nourriture. Comme il refuse d'en manger, une voix retentit et lui recommande
de ne pas considérer comme impur ce que Dieu a déclaré pur. Pierre interprète ce
message en pensant que les païens ne sont pas impurs et qu’ils peuvent aussi être
baptisés. Dès lors, l'église primitive accueillera des personnes de
toutes origines.
La vie et la conversion de Saint Paul
Paul de Tarse, ou Saul, est un jeune citoyen romain
d'origine juive. D'abord très hostile aux chrétiens, Paul consacre
toute son énergie à les poursuivre et à les faire emprisonner. Il se rend un
jour à Damas pour y procéder à de nouvelles arrestations. Sur le chemin, il est
soudain aveuglé par une lumière céleste très intense qui le fait tomber à terre.
Au même instant une voix puissante l'interpelle sur son action, se présentant
comme celle de Jésus que Paul persécute. Lorsque la lumière disparaît, Paul ne
peut pas retrouver son chemin car il est devenu aveugle.
Le futur saint Paul séjourne trois jours à Damas, frappé de cécité.
Un disciple du Christ nommé Ananie vient toutefois lui rendre la vision par
imposition des mains. Alors ses yeux s'ouvrent à nouveau et il accepte le
baptême.
Paul consacre
désormais autant d’énergie à professer la foi chrétienne qu'il en a mis à la
combattre. A Damas puis à Jérusalem, il annonce à ceux qui veulent
l’entendre que Jésus est le messie. Paul sera l'un des missionnaires les plus actifs. Partant d’Antioche,
il effectue plusieurs voyages dans le pourtour méditerranéen, fondant des
églises dans les villes les plus importantes. Il se rend ainsi à Chypre, Philippes,
Thessalonique, Athènes, Corinthe, Ephèse ...
De retour à Jérusalem, Paul est arrêté par l'autorité
romaine à la suite d'une émeute provoquée contre lui dans le Temple. Le fauteur
de troubles est jeté en prison et interrogé. Apprenant que Paul est citoyen
romain, le tribun n'ose pas le maltraiter.
Une
nuit, le prisonnier est témoin d’une nouvelle vision, dans laquelle le Christ
lui demande d'aller diffuser la Parole à Rome. Paul demande alors à ses
geôliers de comparaître devant César. Transmis d'autorité en autorité, il est
finalement embarqué sur un navire à destination de Rome.
|
La conversion de saint Paul.
Icône byzantine contemporaine, Grèce.
(source:
perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux).
|
Au cours de la traversée, le navire fait naufrage dans l'île de
Malte ; cependant ses occupants, réconfortés par Paul, sont sains et
saufs. Recueillis par les habitants, Paul et ses compagnons séjournent quelques
temps dans l'île, où Paul accomplit des guérisons miraculeuses et convertit
plusieurs Maltais. Un autre navire est bientôt affrêté et l'expédition reprend
sa route vers Rome.
Parvenu à destination, Paul est mis en liberté
surveillée. Il prend contact avec la communauté juive de la ville et commence à
y enseigner l'Evangile. Le récit des Actes des Apôtres se termine en précisant que
Paul y séjourne durant deux années entières.
Le plus ancien portrait connu de saint Paul. Fresque des catacombes de Rome, fin du IVe s.
(source : dalje.com).
Les Epîtres de Saint Paul
Paul entretient une abondante correspondance avec les églises
qu'il a fondées. Ses lettres, connues sous le nom d'épîtres, s'adressent à des
communautés chrétiennes et à des correspondants individuels. Elles transmettent
aux nouveaux convertis des développements théologiques et des recommandations
pratiques.
L'Epître aux Romains
est écrite depuis Corinthe pour les premiers chrétiens de Rome.
L'auteur développe le thème de la corruption des païens, mais de leur
rachat possible par la foi. Jésus veut sauver tous les hommes ; Israël
a chuté, mais il sera finalement sauvé.
La Première Epître aux Corinthiens met en garde cette église locale contre les risques de divisions internes. Paul y expose des
considérations sur la sagesse, le mariage, les dons sprituels, la manière
d'enseigner, la résurrection des morts.
La Deuxième Epître aux Corinthiens tente de préserver
ses correspondants de toute tentation orgueilleuse, qui ne doit pas entacher le
zèle qu'il trouve dans cette église. L'auteur parle aussi de ses voyages, des
dangers encourus tout en expliquant qu'il ne doit pas s'en glorifier.
L'Epître aux Galates s'adresse aux chrétiens de
Galatie en Asie Mineure, en dénonçant vivement l'influence de certains activistes
qui veulent les faire revenir au Judaïsme.
L'Epître aux Ephésiens est une courte synthèse
de la pensée de Paul, où sont évoqués le Salut par Jésus-Christ et le devoir
d'unité des chrétiens.
Vestiges de la cité d'Ephèse en
Asie
Mineure,
l'une des villes évangélisées
par Saint Paul.
L'Epître
aux Philippiens, écrite pour la ville macédonienne de Philippes alors
que Paul est en prison, exhorte les Philippiens à mener une vie irréprochable.
L'Epître aux Colossiens,
destinée à l'église de Colosses en Asie Mineure, fait état des mystères
liés à la divinité du Christ.
La Première Epître aux
Thessaloniciens encourage cette communauté macédonienne à
persévérer dans la foi, la fraternité et la charité.
La Deuxième Epître aux
Thessaloniciens tente de répondre à ceux qui croient imminents
la fin du monde et le retour glorieux du Christ.
La Première
Epître à Timothée est une lettre individuelle,
dans laquelle Paul met en garde son jeune disciple contre les fausses
doctrines. Paul préconise en outre le respect dans les relations
sociales.
La Deuxième
Epître à Timothée encourage le même destinataire
à être toujours un témoin irréprochable du Christ, et à ne pas suivre
les passions humaines.
L'Epître à Tite est
aussi une exhortation à
la bonne conduite, pour les églises et les fidèles qui les composent.
L'Epître à Philémon
est une courte lettre demandant à ce qu'un esclave évadé, Onésime, soit
chaleureusement accueilli.
L'Epître aux Hébreux
est adressée depuis Rome à des Juifs chrétiens demeurés en Israël.
L'auteur insiste sur la suprématie de la personne de Jésus-Christ, seul
prêtre sans péché. Il fait l'éloge de la Nouvelle Alliance et de la
supériorité du nouveau culte. Il encourage enfin les croyants à
persévérer dans la foi malgré les épreuves.
Saint Paul envoie sa première épitre à Timothée.
Bible historiale de Guiart des Moulins, XVe s.
(source : hodiemecum.hautetfort.com).
Les autres épîtres
Saint Paul n'est pas le seul
auteur dont les lettres ont été insérées dans la Bible ; on
y trouve aussi des épîtres émanant d'autres disciples et apôtres.
L'Epître de Saint Jacques,
adressée par l'apôtre Jacques à des croyants dispersés, rappelle
quelques conseils moraux à observer pour bien suivre la voie du Christ,
et cite quelques fautes à éviter.
La Première Epître de
Saint Pierre fait allusion aux premières persécutions. Pierre
invite au courage et à la constance dans l'épreuve.
La Deuxième Epître de
Saint Pierre appelle à la méfiance envers les faux docteurs et
les impies ; car un jour viendra où ils connaîtront le châtiment qu'ils
méritent.
La Première Epître de
Saint Jean exhorte les croyants à vivre fraternellement, comme
des enfants de Dieu dans la communion divine. Jean fait allusion à
l'Antéchrist, qui doit venir pour tenter de disperser les âmes.
La Deuxième Epître de
Saint Jean est une courte lettre demandant de vivre dans
l'amour et de ne pas suivre l'antéchrist.
La Troisième Epître de
Saint Jean s'adresse indirectement à deux personnages d'église
ayant une conduite inopportune.
L'Epître de Saint Jude,
frère de Jacques, attire l'attention sur le danger que représentent des
individus pervers infiltrés parmi les croyants.
Fragment d'un manuscrit de l'épître de saint Jacques.
Papyrus d'Oxyrhinque, Egypte, IIIe s.
(source : bibletranslation.ws).
L'Apocalypse de Saint Jean
Dernier livre de la Bible, l'Apocalypse en est sans doute le
texte le plus énigmatique. Ecrit par saint Jean l'évangéliste pendant
son séjour dans l'île grecque de Patmos, il rapporte de nombreuses visions eschatologiques
sous forme d'images symboliques. La signification de ces images reste mystérieuse.
Une succession de scènes fantastiques se déroulent sous ses yeux.
Le Christ apparaît
d’abord à saint Jean et lui demande d’écrire à sept églises d’Asie Mineure,
à qui il reproche de graves manquements. Puis Jean voit une porte s’ouvrir sur
le ciel, et le Seigneur Dieu se tenir sur son trône de gloire. Tout autour siègent
vingt-quatre vieillards et se tiennent quatre animaux ailés, honorant le
Tout-Puissant et se prosternant devant lui.
L'Apocalypse de Saint Jean. Une
vision
de Saint Jean.
Enluminure du livre de Beatus, XIe s., Allemagne.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
Les images qui se succèdent montrent d’abord un agneau blessé
qui défait les sept sceaux d'un grand livre qu'on lui présente ; à chaque
sceau apparaît la vision d’un cavalier, puis d’une foule de martyrs. Après les
sept sceaux viennent sept anges qui jouent tour à tour de la trompette, et à
chaque fois une catastrophe s’abat sur terre. Puis sept « signes » ou
visions fantastiques se suivent. Enfin sept coupes sont déversées sur la terre
par des anges, provoquant des maladies et des fléaux.
L'Apocalypse de Saint Jean. La
chute
des étoiles et la femme symbolisant Babylone.
Enluminures du livre de Beatus, XIe s.
(sources : perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux ; marukanososhi.blogspot.fr).
Une
femme richement vêtue apparaît montée sur une bête possédant sept têtes et dix
cornes. La femme porte inscrit sur son front le nom de Babylone ; on
annonce la chute et le jugement de celle qui incarne la prostitution.
Un ange saisit et enchaîne un dragon,
qui n’est autre que Satan, et le jette en enfer pour mille ans. Après ce délai,
il est libéré et part assiéger Jérusalem, mais lui et son armée sont foudroyés
et retournent définitivement dans le royaume du feu.
Le livre
s'achève par le règne de Dieu triomphant sur la création. Tous les défunts de la terre sont jugés devant le
trône céleste selon leurs oeuvres, les uns pour être jetés dans l'étang de feu,
les autres pour participer au grand repas de noces de l'agneau avec
Jérusalem, son épouse.
Le Christ en Majesté.
Icône attribuée à saint André Roublev, XVe s., Russie.
(source: perso.wanadoo.fr/maurice.lamouroux)
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